Piti Pratel, d’origine indienne et ministre de l’intérieur de Grande-Bretagne, vient de signer un accord inique avec le Rwanda, et pourtant elle s’y connaît en matière d’immigration. Il s’agit d’y envoyer les réfugiés illégaux qui abordent les côtes anglaises en provenance de France. La Royal Navy est désormais chargée de les intercepter sur leurs petites embarcations pneumatiques munies d’un moteur de 10cv (je ne traverserais pas la pièce d’eau du Luxembourg dessus) et ce bon BoJo, entre deux “parties” arrosées, les fera transférer dans de charmants camps près de Kigali. Un premier acompte de 120 millions de £ va être payé, certainement suivi par plusieurs autres. Où cet argent finira-t-il ? Avec chance dans le budget de ce modèle en matière de Droits de l’homme, plus certainement dans les poches de l’oligarchie locale. En tout cas pas dans des centres d’accueil propres, dotés d’écoles et de centres de formation. Le plus sûr, c’est que Kigali va s’occuper d’expulser, sous une forme ou une autre, ces indésirables vers leurs pays d’origine : après tout, le Soudan, le Congo, la Somalie ne sont pas si loin.
Sous-traiter la misère à qui est misérable : voilà une belle idée de l’humanisme anglais.
Cette politique, infiniment plus coûteuse que l’hébergement au Royaume-Uni, sera très difficile sinon impossible à mettre en œuvre (comment transférer des dizaines de milliers de personnes du Royaume-Uni à Kigali ?), inefficace car elle ne découragera personne de tenter sa chance. Il eût été plus simple de créer un centre consulaire britannique dans le nord de la France pour y traiter les demandes de visas. Au contraire, les Britanniques ont créé une bureaucratie à la soviétique qui aboutit à n’accorder quasiment pas de visas, y compris pour les Ukrainiens. Enfin, cette politique remet en cause le droit d’asile que le Royaume-Uni s’est pourtant engagé à respecter (convention de Genève et autres).
Elle rappelle le projet que les “penseurs” du IIIième Reich avaient élaboré et qui consistait à déporter les juifs d’abord au Kenya puis à Madagascar. Espérons que ce mauvais exemple sera vite oublié !
©Sameer al-doumy/AFP