Quoiqu’il en soit, Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble et Robespierre local, a réussi un beau coup : on ne parle que de lui et de sa proposition d’autoriser le burkini dans les piscines municipales de sa ville. Beaucoup de pub pour un sectaire qui ne perce guère. Du coup, tout le monde se met en branle, l’ineffable Wauquiez en tête, sur le thème « on cède tout à l’islamo-gauchisme », jusqu’à Mélenchon qui ne sait pas très bien quoi dire (il est plutôt contre, mais Piolle est dans son machin NUPES).
Derrière tous ces faux débats, il y en a un vrai, qui de savoir si le citoyen (en l’occurrence la citoyenne) peut se présenter en public comme elle/il le souhaite. Il y a des jours où j’aurais bien aimé aller au Sénat en boubou ou en djellaba, habits tellement plus agréables à porter en période de chaleur. Ou en short, comme un officier britannique de Montgomery. Et pourtant le port de la cravate et d’une veste y sont encore obligatoires, contrairement à l’Assemblée Nationale. L’argument du libre choix de son apparence n’est donc pas décisif. Le burkini pose un problème plus sensible : il peut être vu comme du prosélytisme religieux, en l’occurrence l’islam. Même si c’est le cas, en quoi cela serait-il une difficulté ? Certains se baignent avec une croix catholique ou protestante au cou. Que dirions- nous un Sikh venait nager avec son turban (sans mettre la tête sous l’eau). Tout signe extérieur de religion devrait alors être proscrit, ce qui n’est pas le cas. La laïcité permet à chacun de pratiquer ou pas comme il le souhaite et s’applique aussi à la liberté des femmes de disposer de leur corps.
A mon sens, le seul et vrai argument contre le burkini est celui de l’hygiène. De même que le short de bain est interdit pour les hommes car il peut transporter bactéries ou microbes, le burkini devrait être considéré comme pathogène.
Et pour conclure “ It is much ado about nothing” (Shakespeare).