Le remaniement ministériel de ce matin montre bien les limites de l’exercice d’ouverture.
La gauche s’est mise en opposition frontale au Président et au gouvernement. Chaque texte, chaque situation, chaque amendement sera l’occasion d’un affrontement et de débats. A cela, Mélenchon excelle. Une partie des socialistes et des Verts aussi, mais ce sera moins jubilatoire pour eux. A la longue, certains d’entre eux peuvent être tentés de se rapprocher de Mme Borne. Combien ? 10 à 20. La ligne de LR est plus confuse : il y aura les tenants de l’opposition frontale (les Ciotti, Dati,…) mais aussi des partisans du compromis (par exemple les maires des grandes villes) . Combien ? 20 à 30. Nous nous rapprochons des 50 dont a besoin la première ministre. Reste RN avec cette difficulté qu’ils voudront se montrer comme de doux agneaux prêts à collaborer, et que cela ne pourra être pris en compte, même si on ne peut empêcher un député de voter. C’est déjà le cas avec une éventuelle motion de confiance qui ne saurait être votée avec leur soutien.
Donc l’Assemblée ira, clopin-clopant, texte après texte, avec parfois des défaites (rien d’humiliant mais il faut tout de même gouverner). Cela durera un certain temps, dépendant de la situation économique, de l’Ukraine…S’ajoutera le fait que le Sénat, dominé par les anti macron complices, de LR au PC, passera son temps à creuser toutes les chausse-trappes possibles.
Il viendra sans doute un moment où le Président et la Première ministre diront : “Voyez, nous ne pouvons pas gouverner, il nous faut une vraie majorité parlementaire”, et procéderont à la dissolution. Quand ? Personne ne peut le prédire.
Oui, une Assemblée diversifiée est une bonne chose pour la démocratie, mais c’est aussi, à terme, une source de troubles et de paralysie.