C’était l’argument décisif en faveur du Brexit. Les Britanniques ne supportaient d’avoir à suivre les décisions de l’Union européenne ni celle de la Cour Européenne de Justice, et voulaient être les maîtres chez eux. Retrouver leur indépendance, décider de leurs politiques budgétaire, financière, de défense, comme avant. Ils pourraient passer des accords de libre échange avec tout pays qui le souhaiterait, et deviendraient un îlot de prospérité dans cette Europe apatride et bureaucratisée.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : Boris Johnson puis, en 6 semaines, Liz Truss, ont voulu une politique budgétaire ultra libérale avec une baisse des impôts de 40 à 72 milliards d’euros non financée. En quelques heures, la livre est tombée à son plus bas niveau jamais enregistré, les marchés financiers se sont effondrés. La Banque d’Angleterre puis le FMI ont exigé des mesures d’urgence, en particulier un changement radical de la politique budgétaire.
Liz Truss, comme un boxeur sonné, a écouté hier aux Communes son nouveau Chancelier de l’Echiquier, Jeremy Hunt, mettre en pièce toutes les mesures économiques qu’elle et Kwasi Karting avaient présentées au pays il y a deux semaines.
Voilà l’indépendance chèrement payée, et l’Europe n’y est pour rien. Avertissement sérieux pour toutes et tous ceux qui prônent de sortir de l’Union : les Zemmour, Le Pen, Mélenchon, Meloni, Orban et autres populistes, nationalistes d’extrêmes droite et gauche.