En cet instant même, ce 2 décembre, plusieurs de ses collègues et amis rendent hommage à Michel Tranier dans la grande galerie de l’évolution du Muséum d’histoire naturelle au Jardin des plantes. Je n’y suis pas, merci à une de ces nombreuses grèves de la SNCF.
Michel Tranier était un de mes derniers amis d’enfance. Nous avions été élevés quasiment ensemble avec Michel B. quai Charles Guinot et quai des Violettes à Amboise, au pied du château. Nous étions en effet voisins et nos parents étaient amis. Malgré quatre ans de différence d’âge, nous fréquentions la même école place du Commerce, faisions des parties de pêche formidables dans la Loire et l’Amasse, de longues balades en vélo en forêt d’Amboise et passions nos vacances d’été à Saint Palais près de Royan. Des liens et des souvenirs très forts datent de cette époque même si plus tard ma famille est partie pour l’Afrique et Michel a poursuivi de brillantes études à l’école Vétérinaire de Maisons-Alfort où il a fait une thèse très remarquée, puis comme professeur au Muséum d’histoire naturelle et conservateur en chef de ses collections. C’était une joie et une découverte sans nom de visiter avec lui ces millions d’animaux conservés comme squelettes ou momifiés, dans les kilomètres de galeries qui courent sur cinq étages entre la rue Geoffroy St Hilaire et la Seine.
Mais Michel était plus qu’un savant pédagogue : il était plein d’humour, plein de sollicitude pour les autres, ce qui l’avait amené à adopter un jeune roumain perdu à Paris. Ses yeux bleu profond pétillaient quand il expliquait Darwin à mes petits-fils ou qu’il préparait un civet de lapin pour les nombreux amis qui séjournaient chez lui ou étaient en visite. Fidèle en amitié (72 ans pour nous), il l’était aussi à la Touraine puisque comme nous, la retraite venue, il était revenu s’installer au Mas St Thomas à Cangé.
Que là où il se trouve, il trouve la joie et la paix !