Je viens de passer quelques jours à Lviv, capitale de l’ouest ukrainien, à 70 km de la Pologne. J’apportais des médicaments et des fonds pour ce peuple en lutte contre l’envahisseur russe. Située loin des zones de combat qui sont à l’Est et en Crimée, la ville sert de base arrière pour les combattants ukrainiens qui y prennent un peu de repos, et aussi de lieu de transit par le rail du matériel militaire venant de l’Union et des Etats-Unis. C’est aussi une des voies d’exportation des céréales ukrainiennes comme en témoignent les milliers de wagons chargés qui attendent à la frontière de Przemysl.
Ce qui surprend le plus c’est que dans cette belle ville la vie semble normale : les cafés et restaurants sont pleins, les transports publics fonctionnent, les familles se promènent le dimanche avec enfants sur les grandes et belles avenues, côtoyant joueurs d’échecs et musiciens. Le marché aux puces se tient comme d’habitude à l’ombre de l’opéra. Quelques uniformes militaires. Je rencontre plusieurs soldats géorgiens engagés dans l’armée ukrainienne, sans doute parce qu’eux-mêmes craignent pour leur patrie menacée par la Russie impérialiste.
On ne peut qu’admirer le courage et la volonté de ce peuple contre un agresseur bien plus important à tous points de vue que lui, même si la réalité a montré la faiblesse de l’engagement russe. Les Ukrainiens ont une histoire lourde d’invasions (russe, turque, polonaise, allemande) sans parler de la famine organisée par Staline dans les années 1930 (l’holodomor) qui fit plusieurs millions de morts. On ne peut qu’y ajouter les massacres de la population juive par les nazis et la Wehrmacht en 1941 et après. Nous avons raison de soutenir l’effort de guerre ukrainien et la France devrait faire plus, n’en déplaise aux amis français de Poutine.
C’est avec tristesse que je reprends le tortillard qui me ramène à Cracovie et Varsovie. Je ne suis pas MacArthur mais ….” je reviendrai !”