J’ai suivi ce matin avec une certaine émotion la cérémonie du Couronnement. D’abord parce que celui de la Reine en 1953 est un de mes tout premiers souvenirs (j’avais 5 ans) et ma mère, britannique, l’avait bien sûr célébré par une petite fête qui m’est restée.
Ensuite parce que les Anglais ont un savoir-faire formidable dans l’organisation de ces grandes festivités. Il suffisait de regarder les uniformes, d’entendre la musique et voir ces chevaux du carrosse, tout nattés de bleu, pour en être persuadé. Une cérémonie qui remonte à plus de 1000 ans, depuis Édouard le Confesseur.
On peut trouver datés ces carrosses surchargés d’or, ce roi et cette reine écrasés sous leurs couronnes trop lourdes, tenant leurs spectres et soucieux de ne pas trébucher dans leurs longues robes.
Mais reste, outre la pluie si britannique, l’adhésion d’un peuple, comme le montrent ces centaines de milliers de spectateurs et acteurs venant de tous les pays du Commonwealth et du monde qui se reconnaissent dans cette monarchie sans pouvoir, les unissant tous.
S’y ajoute cette capacité britannique de faire des citoyens de personnes de toutes races et confessions. Peut-on imaginer en France un Premier ministre de confession hindoue lire la Lettre aux Colossiens, ou bien un ténor chanter en gallois le Kyrie Eleison…
Une belle leçon pour une France à la recherche de son unité nationale.