C’est le candidat du DPP (democratic progressive party) qui emporte l’élection présidentielle d’hier à Taïwan. C’est une bonne nouvelle puisque Lai Ching-te est hostile à tout rapprochement avec la Chine continentale contrairement au Kuo Min Tang. Il se qualifie lui-même de “travailleur pragmatique pour l’indépendance”. Il renforcera la défense de l’île et en rendra l’invasion plus difficile.
C’est bien sûr un affront pour Pékin qui ne cesse de clamer et réclamer l’intégration de Taïwan dans son empire au nom de la doctrine “ un Etat, deux systèmes”. La manière dont Pékin et le parti communiste chinois ont traité Hong-Kong ne milite guère pour suivre la dite doctrine, puisque progressivement les droits de l’homme, la liberté d’expression, la démocratie, les partis politiques ont été supprimés. S’en est suivie une répression policière féroce comme seuls savent le faire les communistes.
Pékin suit une politique expansionniste et impérialiste dans toute la zone d’Asie du sud-est, voire plus loin encore en Inde et vers l’Europe avec ses fameuses routes de la soie. La Chine s’appuie sur une armée chaque jour plus puissante et sur une diplomatie chaque jour plus agressive. Le chef Xi Jing Pin considère que l’Europe est en décadence et n’est plus en capacité de se défendre. Il a les mains libres pour agir à sa guise, construire des îles artificielles qui sont de fait des bases militaires et coloniser d’autres îles comme les Spratleys, Scarborough, Paracels, Pratas, et une zone maritime au nord des Philippines. S’y ajoutent des atolls et îlots transformés en bases navales et aériennes. Il peut procéder à de grandes manœuvres navales et aériennes pour intimider les uns et les autres.
Il ne connaît que deux limites : le poids économique et innovateur de Taiwan qui alimente le monde en micro-processeurs, et les Etats-Unis qui sont le bouclier militaire de Taiwan et qu’il ménage avec une certaine prudence. Espérons que les Etats-Unis n’éliront pas Trump, prêt à tout céder aux Chinois.
Quant à l’Europe, peu offensive et occupée avec l’Ukraine et le Proche-Orient, il y a peu à en attendre. Quelle tristesse !
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