21 novembre 2024

Les dodos du Muséum (à la mémoire de Michel Tranier, directeur des collections)

On pense à Alice au pays des merveilles où, au chapitre 3, le dodo organise une course absurde (en rond et sans départ ni arrivée) pour que se sèchent les animaux sauvés du lac de larmes d’Alice. Ce dodo est tout simplement Lewis Carroll lui-même (son vrai nom était Dodgson). Il voulait se moquer de son allure un peu pataude.

En réalité, le dodo est une sorte de gros dindon qui vivait à l’île Maurice. Il avait pris du poids car il n’avait pas de prédateurs et trouvait toute la nourriture nécessaire. Il avait de petites ailes mais ne volait pas. Il disposait d’un grand bec puissant. Les Hollandais, qui furent les premiers à découvrir l’île au 16ème siècle, firent ce que font toujours les hommes : ils les massacrèrent pour s’en nourrir. Les dodos furent ainsi exterminés. Comme on n’avait pas pris la précaution d’en garder un ou plusieurs couples pour la reproduction, le dodo disparut à tout jamais. Il ne nous en reste plus que quelques squelettes, dont deux au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, que nous montrait fièrement mon ami Michel Tranier, le directeur de ces immenses collections.

Pour les trente ans de la grande galerie de l’Evolution, le Muséum a eu une idée de génie : il a demandé à un taxidermiste et à un artiste de faire une reconstitution aussi fidèle que possible du dodo. Après de longs mois de travail et la validation par les scientifiques, ce sont deux magnifiques dodos qui vous accueillent à l’entrée de la grande galerie, avec toutes leurs plumes et leurs couleurs. Bravo aux artistes !

Michel aurait été fier d’une telle réalisation. Peut-être la voit-il, là où il est. 

© CCO 1.O

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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