J’ai souvent développé ces thèmes dans mon blog : une politique commune des affaires étrangères, une défense mutualisée, des investissements d’innovation et de production communs, la défense de notre marché commun, un marché des capitaux partagé.
C’est ce qu’a proposé Emmanuel Macron dans son deuxième discours sur l’Europe à la Sorbonne jeudi dernier. Je partage totalement ses propositions et je peux le faire d’autant plus que je suis critique vis à vis de sa politique intérieure, de son dédain des corps intermédiaires et de son peu de goût pour le débat et la démocratie.
La recherche d’un nouveau modèle européen est essentielle face à un monde de plus en plus instable, conflictuel. L’ancien modèle des années 1950 est dépassé même s’il a permis de grandes avancées dans de nombreux domaines. Il ne répond plus au sentiment d’impuissance et d’insécurité qu’éprouve une majorité des citoyens européens. Il faut répondre à l’agressivité russe, à l’impérialisme économique chinois et américain, au changement climatique. Il nous faut une politique industrielle commune et protéger nos industries comme l’automobile, l’énergie, l’intelligence artificielle contre les grands blocs.
Il y a aussi la montée de l’Inde comme grande puissance mondiale, pour le moment en équilibre entre la Russie et l’Europe mais déjà hostile à la Chine. S’y ajoutent les pays du sud (Afrique et Amérique du sud) qui n’ont guère de sympathie pour nous.
Preuve que Macron a raison : l’opposition des partis d’extrême droite et de gauche, toujours alignés sur Moscou, les Le Pen, Bardella, Mélenchon et consorts. On y retrouve même une nouvelle venue, Sarah Knafo, du parti nain (Reconquête), alliée et plus de ce pauvre simplet de Zemmour avec ses puériles thèses identitaires, anti islamiques et racistes.
Sur la Défense, soulignons d’abord les grands progrès récents marqués par les accords entre l’Allemagne et la France sur la construction de l’avion de combat du futur et du char de combat, deux pièces essentielles des guerres de l’avenir. Ces deux projets, déjà ouverts à d’autres pays comme l’Espagne et la Belgique, devraient l’être à l’Italie et aux pays nordiques. Partager l’arme nucléaire sera plus difficile car la vraie question est de savoir qui prend la décision de l’emploi et, aujourd’hui, il est vrai que l’on a du mal à imaginer le chancelier Olaf Scholz s’engager. Encourageons l’opinion publique allemande à soutenir une défense européenne en liaison avec l’OTAN mais plus autonome par rapport aux Etats-Unis.
Que feraient les Allemands (et d’autres Européens) si Donald Trump redevenait Président des Etats-Unis ? Sangloter dans son mouchoir n’est pas une option.