Depuis plusieurs années, un sentiment anti-français se développe dans les pays du Sahel. Il a conduit au retrait contraint et forcé des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ainsi qu’à la suspension de la coopération et des financements. Ces pays ont quitté la CEDEAO, l’organisation régionale de coopération économique, et ont créé une organisation parallèle, l’Alliance des Etats du Sahel, ASE. A noter que la Guinée Conakry pourtant proche de ces trois pays n’y participe pas. Ils sont soutenus par la Russie qui se substitue à l’armée française dans la lutte contre le djihadisme si présent dans la région, mais on ne sait pas avec quel succès.
La France était pourtant présente à la demande même des gouvernements de ces pays. Mais leur jeunesse considère les gouvernements en place comme alliés de la France, et pense qu’ils sont corrompus et inefficaces, ce qui est en grande partie vrai. La suite montrera si la Russie fait beaucoup mieux.
En attendant, pour revenir à la Guinée, dirigée par un apprenti dictateur, Mamadi Doumbouya, la démocratie et les droits de l’Homme souffrent. Nombreuses arrestations, fermeture des radios et des télévisions qui ne plaisent pas, opposition muselée, élections reportées sans date. Les épouses de deux opposants, Hawadjan Doukouré et Aminatou Bah, viennent de saisir la justice française contre le néo dictateur, leurs maris ayant été enlevés et portés disparus. Tout laisse à penser qu’ils sont détenus quelque part et torturés car ayant milité au Front national pour la défense de la Constitution. Mais aucune information n’est donnée. On est fondé à craindre le pire.
J’écris cela pour montrer que les sentiments envers la France sont ambivalents : amour et espoir dans une vraie justice, haine contre le pays ex colonisateur et considéré toujours comme tel. Pourtant la Guinée, avec Sékou Touré, avait secoué le joug impérialiste.
Difficile à suivre !