Lisez ce joli petit livre de Bernard Cerquiglini, ancien délégué général à la Langue Française et membre de l’Oulipo. Un peu de parti pris bien sûr, le livre porte en sous-titre “c’est du français mal prononcé”.
L’idée centrale est qu’après la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant, le normand devint la langue officielle de l’élite et se mélangea avec le saxon qui était celle du roi Harold. Ainsi l’anglais a trois origines principales : française, latine et germanique.
Le français devint assez naturellement la langue de la noblesse et de l’élite militaire, de la justice et de la fiscalité. Puis avec le temps on se prit à utiliser à utiliser des termes presque similaires (pas toujours) d’origines française et germanique. C’est ce qui explique pourquoi l’anglais a souvent deux mots pour presque la même chose, (par exemple : to ask et to demand, to forgive et to pardon, to wish et to desire), et que la langue anglaise compte environ 200 000 mots contre la moitié pour le français.
Aujourd’hui on se plaint de l’envahissement du français par l’anglais ou par un jargon proche. C’est oublier un peu rapidement que l’essentiel de l’anglais vient de français : “my tailor is not always rich” !