par François Bayrou a toujours défendu le scrutin proportionnel pour les législatives en France. C’est normal, puisqu’il est le chef d’une petite formation, le MODEM, et que beaucoup pensent que la proportionnelle les favorise.
Ce n’est pas toujours vrai. De grandes formations l’ont défendue. J’ai moi-même suivi pendant longtemps Michel Rocard qui était résolument contre : il craignait qu’elle interdise à tout jamais la naissance d’une majorité socialiste ou de gauche. L’expérience a montré qu’il avait tort ; j’ai fait mon chemin de Damas. Si l’on examine les différents arguments pour, on peut faire les observations suivantes :
Tous les pays membres de l’Union européenne pratiquent la proportionnelle législative à plus ou moins haute dose
Il n’y a aucune preuve que la proportionnelle entraîne davantage d’instabilité gouvernementale que le scrutin majoritaire
De même, elle n’entraîne pas de montée en puissance des partis extrémistes, en particulier d’extrême droite, ni de l’abstention
Le vrai problème est la “dose” de proportionnelle “instillée”, comme disait François Mitterrand qui l’a mise en œuvre en 1986. Ce qui apparaît, selon les différents systèmes testés, c’est que 25 à 30% des sièges répartis à la proportionnelle serait raisonnable, le reste étant au scrutin majoritaire à deux tours, mode de scrutin habituel en France. On peut aussi reporter les voix non utilisées au niveau national comme le fait l’Allemagne.
En tout cas, il n’est besoin ni de référendum ni de réforme constitutionnelle, le mode de scrutin relevant de la loi simple.
On peut ajouter que dans les circonstances actuelles, ce n’est probablement pas la réforme prioritaire pour les Français. J’en déduis que cette réforme, comme tant d’autres, passera “à la trappe”.
