Faut-il se réjouir de la chute honteuse de Bachar El Assad ? Oui certainement, comme toute disparition d’un tyran sanguinaire, qui avec plus de 500 000 morts et 3 millions d’exilés, plus les emprisonnements, les tortures, l’utilisation d’armes chimiques contre son propre peuple fait encore frissonner d’horreur.
Après les réjouissances à la libération des prisonniers, à la fuite du gang El Assad et de sa clique, après le saccage justifié des palais de ces dictateurs, la question est de savoir ce que sera la nouvelle équipe de gouvernement, le parti HTC, ancienne branche d’Al Qaeda mais aujourd’hui officiellement séparée de cette idéologie djihadiste et prônant un islamisme modéré, sunnite. Cela se révélera-t-il vrai et le nouveau chef El Jounali une variété de Fidel Castro adapté au Proche-Orient ? Il n’y a que l’expérience vécue qui nous donnera la réponse.
Nous devons espérer de tout coeur que ce magnifique pays que nous avons sillonné dans tous les sens en bus et auto-stop il y 20 ans redeviendra la mère de toutes les civilisations. Ur, Babylone et les villes si belles de Palmyre, Der Es Zor, Alep, Saint-Jean d’Acre et bien sûr Damas. Avec sa population si gentille, si accueillante malgré le régime policier déjà en place.
Bachar “réfugié” à Moscou : quel symbole ! Il pourra jouer à la belote avec Poutine dans les grandes pièces du Kremlin, et chacun compter le nombre d’assassinats perpétués.
La Turquie, qui a armé les rebelles victorieux, voudra recevoir le prix de son action : une partie du nord de la Syrie et, sans doute, du Kurdistan qu’elle déteste au moins autant que l’ancien régime du Baas syrien. L’Irak, essentiellement chiite, fera de même. Il reste l’Iran qui a beaucoup perdu dans l’affaire, comme la Russie. Des tigres de papier, on vous l’a toujours dit.