22 février 2025

Last exit to Gaza

 Première nuit sans bombardements israéliens, première journée de paix à Gaza. Qui ne s’en réjouirait, à commencer par les Palestiniens au 471ème jour de destructions et de morts (47 000), même si l’origine a bien été l’attaque du Hamas contre Israël.

Ce qui serait bien, ce serait que les Palestiniens et les Gazaouis se débarrassent du Hamas qui a montré qu’il n’avait aucune considération pour eux ni pour leurs morts. C’est malheureusement peu plausible : chaque frappe israélienne suscite de nouvelles vocations de combattants et de martyrs. Aujourd’hui, même si sa direction est affaiblie, le Hamas compte autant de combattants qu’avant l’opération de génocide. Le drame a été aggravé par le fait que côté israëlien Netanyahu avait la même approche que le Hamas : la libération des otages le laissait froid tant qu’il était protégé politiquement (et militairement) à la Knesset et devant les tribunaux par l’extrême-droite de sa mise en accusation pour corruption, mensonges, viols de la Constitution. Grâce à cela, un an de paix a été perdu depuis le plan Biden de janvier 2025, similaire à celui signé à Doha la semaine dernière.

Nous allons maintenant avoir à faire face à deux défis : le ravitaillement de Gaza et sa reconstruction. Pour le ravitaillement, la situation paraît positive puisque 630 camions des Nations-Unies et de la Croix Rouge ont pu entrer hier à Gaza. On espère que l’Unrwa pourra en faire entrer le double d’ici quelques jours, même si Israël veut la fin de cette organisation des Nations-Unies.

Pour la reconstruction, les choses se présentent plus mal. Selon un scénario écrit depuis de nombreuses années, les Etats-Unis, Israël et d’autres bombardent et détruisent ceux qui sont leurs adversaires, puis se tournent vers l’Union européenne et la France pour financer la reconstruction : voir le Liban, l’Irak, la Syrie et autres.

Je propose que nous procédions différemment pour Gaza (et la Cisjordanie où les destructions continuent). Un fonds de reconstruction serait créé pour financer les dizaines de milliards d’euros nécessaires, dont le financement serait réparti proportionnellement aux contributions de chaque Etat aux Nations-Unies, avec une majoration (10 à 20%) pour les Etats-Unis, Israël et les pays du Proche orient.

Le cessez-le-feu est un progrès important avec l’espoir qu’une paix durable et solide s’installe dans cette région du monde.

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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