Les Zoulous sont un peuple guerrier et fort d’Afrique du sud, dont l’histoire remonte au XIVème siècle et que je respecte. Je me demande si les Zoulous ont les mêmes états d’âme que les Français et se demandent ce qu’est être Zoulou. Je ne le crois pas.
Cette vieille ritournelle que Sarkozy et son ami d’extrême-droite Eric Besson nous avaient déjà servie il y a 15 ans, on la voit refleurir, poussée par le RN avec comme objectif inavoué (ou si peu) de remettre en cause le droit du sol pour le remplacer par le droit du sang.
La réalité du droit du sol est plus complexe. On est Français dans deux cas : si un ou deux parents sont Français, peu importe le lieu de naissance, ou si on naît sur le sol de la République. L’idée de fond du droit du sang reste la même : le privilège de la naissance, tout comme on naissait noble sous l’Ancien régime. Darmanin déclare : “ on n’est pas Français par hasard” – rien de plus faux.
L’Assemblée nationale vient de voter un droit exceptionnel, applicable seulement au département de Mayotte, qui limite les conditions d’accès à la citoyenneté française. En particulier un père français ne peut demander la nationalité française que pour un seul enfant si la mère n’est pas française. Ce droit est a priori choquant. Mais il faut considérer les conditions spécifiques de l’île : 75% des 11 000 naissances annuelles sont de parents étrangers. Est-ce un ballon d’essai avant de généraliser la règle à toute la France ? Nous verrons ce que dira le Conseil Constitutionnel.
Mais le Premier ministre s’est saisi de l’affaire et de ce qu’il a appelé “la submersion migratoire” pour proposer “un grand débat” sur “ce que veut dire être français”. C’est ce qu’on appelle dans la presse “un marronnier”, un thème que l’on ressort lorsqu’on n’a plus de proposition à faire. Chaque Président ou Premier ministre nous fait le coup.
Quelle idée creuse : nous sommes un vieux pays qui a plus de 1000 ans (Philippe Auguste) avec un Etat, un roi ou un Président, des institutions, des impôts, une langue et une histoire partagées. Les étrangers qui viennent dans notre pays peuvent adopter la totalité ou une partie de ces valeurs, selon leur culture. Que faut-il de plus et que va apporter un débat en la matière ? Une proposition de réforme constitutionnelle n’a aucune chance d’aboutir (je rappelle la majorité nécessaire des 3/5ème des deux chambres du Parlement). Cela amusera la galerie pendant quelques mois, le RN triomphera et le bouffon Mélenchon ressortira son idée d’une Constituante pour la VIème République.
Comme s’il n’y avait pas des questions plus graves et importantes à résoudre dans la France et dans l’Europe d’aujourd’hui.