On a été injuste avec Jean Michel Blanquer. Au début du mandat du Président, il était “le chouchou”, le meilleur élève et devait aller loin. Et puis le désamour est progressivement venu avec des critiques des syndicats enseignants qui sont de toute façon contre tout, les parents d ‘élèves qui croient défendre leurs chères petites têtes blondes, enfin la presse bien intentionnée qui a saisi le prétexte ridicule de 3 jours passés à Ibiza à Noël pour en faire un dilettante. Après l’avoir adoré, on l’a brûlé : ainsi va le monde cruel de la politique.
Il a sans doute commis des erreurs de communication, en particulier lors de la crise du Covid mais la gestion de cette épidémie et des 13 millions d’élèves que compte la France n’était pas chose simple. Je pense qu’il a eu raison de tenir bon et de ne pas fermer les écoles comme l’ont fait plusieurs pays européens qui, maintenant, le regrettent.
Il a mené plusieurs autres réformes importantes : le dédoublement des CP-CE1 puis des sections maternelles ; la création de 4000 postes d’enseignants, la revalorisation des rémunérations de début, la création du statut de directeur d’école, la création des spécialités pour les premières et terminales avec un allègement des horaires, la réforme du bac avec un grand poids donné au contrôle continu. On pourrait allonger la liste sans oublier l’engagement du ministre lors de l’assassinat de Samuel Paty.
Maintenant nous avons un nouveau ministre, Pap N’diaye, un esprit brillant, normalien, agrégé, docteur, un homme de double culture, sénégalaise et française et qui apportera de nouvelles idées à la rue de Grenelle. Il a été responsable du Musée de l’Immigration de la Porte Dorée, et saura certainement faire réfléchir et travailler au rôle que la France a joué en Afrique et en Asie aux 19ème et 20ème siècles. Un nouveau locataire rue de Grenelle est certainement nécessaire après cinq ans.
Je suis sûr qu’il mettra en oeuvre les réformes mentionnées, dans certains cas en les améliorant, et que sa sensibilité aux autres cultures ouvrira au monde nos écoles.