21 novembre 2024

Carthago delenda est

  C’est une simple référence à Caton. Je ne souhaite en aucun cas que Tunis (Carthage) soit détruite : j’y ai tellement d’amis, de souvenirs et j’aime tant la culture tunisienne.

 Non, ce qui serait bien, ce serait le départ du président Kaïs Saïed après l’échec patent de l’élection législative d’hier (8% de participation). Le message des Tunisiens est clair : nous ne nous retrouvons pas dans les manœuvres du Président, ni dans la Constitution ni dans la dissolution des partis et de l’Assemblée nationale. Personne n’a plus confiance en lui dans le domaine politique mais aussi économique (le FMI vient de bloquer son aide).

Les Tunisiens veulent du pain, de l’huile, de la semoule et de l’électricité. Grâce à Poutine, ils sont privés de tout cela. Et aucune des promesses du Président n’ a été tenue. On me dira que cela n’a pas grande importance puisque la nouvelle constitution a vidé de tout pouvoir les institutions, et en particulier l’Assemblée. Le projet de Saïed, on le connaît et on l’a déjà vu : pas de corps intermédiaires entre lui et le peuple, une sorte de démocratie directe. C’était la Jamahiriya de Kadhafi (avec le petit livre vert), c’était la Révolution nationale de Pétain, c’était le péronisme, etc… On sait comment tout cela finit : mal pour tout le monde et pour la démocratie.

La Tunisie qui a été façonnée par Bourguiba, qui a fait la première révolution du monde arabe, qui a le syndicat le plus puissant du tiers monde (l’UGTT) mérite mieux. Je n’ose pas dire “dégage  Kaïs” mais je le pense fortement.

© CC BY-SA 3.0

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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