Ce Choguel Maïga (c’est le nouveau « premier ministre » malien) nous prend vraiment pour des billes. Rappelons d’abord qu’il a mené un coup d’État avec ses unités commandos pour déloger le précédent « premier ministre », aussi colonel, Assimi Goïta. En fait, ils se sont partagés l’attiéké, le second devenant président et le premier, premier ministre. Tout le monde doit « manger », comme on dit en Afrique.
Choguel Maïga devrait « rendre le pouvoir » aux civils en février 2022 mais cet engagement devient chaque jour plus évanescent. La vérité c’est que comme pour ATT, on a pour 10 voire 20 ans du Choguel, sauf accident.
Il nous fait maintenant le coup de la déprime : c’est la faute de l’armée française qui en 9 ans n’a pu venir à bout de l’islamisme terroriste, en particulier à Kidal (l’Adrar des Ifoghas dans les montagnes du Nord).
Heureusement, on va engager les mercenaires Wagner (Russes) qui sont en fait des soldats russes déguisés. Là on verra la différence. Good luck pour les wagnériens, ils verront ce que c’est de crapahuter dans le désert du Nord. Demandez donc à vos amis de République Centrafricaine ce qu’ils pensent de leur expérience russe. En comparaison, les bombardements américains au Viet Nam étaient de la broderie pour jeunes filles anglaises.
Autre considération stratégique : l’abri que nos « amis » algériens n’ont cessé de fournir à Iyad Ag Ghali et autres indépendantistes de l’Azawad. Certainement, la question sera rapidement résolue.
Reste le plus important : la volonté de l’armée malienne de se battre. Rien n’est moins sûr : depuis 10 ans nous avons affaire à des généraux ventripotents, soucieux de revendre le matériel donné, de recycler les avances de soldes de leurs soldats (et on comprend que ceux-ci n’étaient pas motivés plus que cela, n’étant pas payés). Dans ces conditions, il est normal que la France et l’Union européenne se posent la question de leur engagement.
Choguel Maïga grande gueule, ou pas ? C’est toujours dommage de divorcer mais, quelquefois, cela vaut mieux : c’est ce qu’on appelle le divorce à la malienne.
Richard Yung