3 décembre 2024

c’est une bien jolie ville, Moscou ! Quand irons-nous camper sur les bords de la Moscova ?

 Quel plaisir c’était de se promener dans le cœur de Moscou, que même les immeubles immenses de Staline n’avaient pas défigurés ! Je passe les descriptions de Baedeker et ne garde que l’invention de la “Moscow Mule” (vodka et ginger beer) à siroter (avec modération) en regardant le Kremlin.

Cette culture formidable, cette architecture, cette littérature universelle, ces grands compositeurs appartiennent au peuple russe et aussi à l’humanité tout entière. Il ne faudrait pas que le fasse oublier les voyous, gangsters et fascistes qui ont pris le contrôle du pays à la suite de la faiblesse d’Eltsine et qui l’ont mis en coupe réglée. Malheureusement, le peuple russe est passif : le servage, le knout, le respect aux barines et aux popes ont été leur culture pendant tant de siècles ! Alors, on prend leurs fils pour les faire mourir dans une guerre qui ne les concerne pas : ils ne diront rien (“Poutine sait mieux que nous”). Et pourtant c’est une guerre que Poutine ne gagnera pas. S’il en était capable, il l’aurait déjà fait.

On peut donc en tirer deux conclusions :  l’une sera un cessez le feu et un gel des frontières comme en Corée, à Chypre, entre l’Algérie et le Maroc; l’autre sera la ruine et l’implosion de la Russie comme cela s’est passé avec la chute de l’URSS en décembre 1991. Son économie est faible, elle n’a pas d’entrepreneurs, ses chercheurs sont partis : elle ne tiendra pas longtemps même avec l’aide de la Chine et de l’Inde qui lui achètent son gaz et son pétrole. Nous devrons alors l’aider à se refaire économiquement et sur le plan de la démocratie, ce que nous avons raté en décembre 1991.

 Le débat sur le Traité de défense entre l’Ukraine et la France a eu le mérite de mettre la France aux côtés de l’Ukraine et de dire que nous ne laisserons pas le dictateur du Kremlin continuer ses attaques contre les pays d’Europe. Nous avions déjà fait une erreur monumentale en le laissant sans réagir envahir la Crimée. Il lorgne maintenant vers la Moldavie, la Lituanie, et d’autres encore. Emmanuel Macron a raison d’être ferme et de menacer de l’emploi de nos armées au sol. Plusieurs dirigeants européens ont rejoint sa position : la Tchéquie, les pays baltes, la Moldavie.

Bien sûr, les cœurs grecs ont fait entendre leurs chants défaitistes. Disons-le : voter contre le Traité, c’est une lâcheté, voire une traîtrise. Pire, c’est la position de ceux qui soutiennent la Russie et veulent sa victoire même s’ils n’osent pas le dire ouvertement – n’est-ce pas MM. Mélenchon, Bardella, Roussel et consorts, toujours contre l’Union Européenne, contre l’OTAN.

 Pour être concret, une proposition : rendre de plus en plus difficile l’utilisation du corridor dit de Suwalki qui relie la Biélorussie à l’enclave de Kaliningrad (annexée en 1945), déjà sous embargo pour de nombreux produits. La ligne de chemin de fer qui traverse la Lituanie vers Kaliningrad pourrait également connaître des difficultés techniques croissantes…

© CC-A 3.0

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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