Hier, des forces de police équatoriennes sont entrées dans l’ambassade du Mexique à Quito. Ils prétendaient qu’un ancien vice-président, condamné pour corruption, s’y était réfugié, et l’ont arrêté. L’ambassadeur mexicain, lui, a été expulsé.
Cela ne se fait pas : la Convention de Vienne interdit formellement toute intrusion policière ou militaire dans les enceintes diplomatiques. Cette règle est respectée partout. Mais on voit de plus en plus de cas où des diplomates sont déclarés “persona non grata” ou même expulsés. Je ne parle pas du ballet classique entre les Etats-Unis et la Russie, mais de petits pays qui utilisent ces techniques pour exprimer leurs orientations politiques.
Il en a été ainsi des menaces du Niger contre l’ambassade de France à Niamey et l’impossibilité pour notre ambassadeur de sortir.
La semaine dernière, Madagascar a déclaré l’ambassadrice représentant l’Union Européenne “persona non grata “ au motif qu’elle avait critiqué le manque de volonté du gouvernement malgache d’entretenir son réseau routier malgré les investissements importants faits par l’Union. Elle critiquait aussi le manque de transparence des élections. C’est une habitude à Madagascar : l’ambassadeur de France Daniel Goldblatt avait été “dégagé” pour avoir pointé la mauvaise gestion des finances publiques, l’ambassadeur Le Lidec n’avait même pas pu présenter ses lettres de créance (quoique accrédité), sous prétexte qu’il portait le mauvais œil.
Ambassadeur n’est plus le métier de prestige avec un bel uniforme que l’on a connu : on y attrape désormais plus de coups de pied au c.. qu’ailleurs.