3 décembre 2024

Un navire si longtemps attendu !

La Marine nationale est une grande dame mais parfois un peu lente. Elle vient de décider, presque 80 ans après la fin de la seconde guerre, donner les noms de plusieurs résistants, Compagnons de la Libération et d’autres, à une dizaine de navires  de sa flotte, les patrouilleurs océaniques.

La Marine ne fut pas la dernière à s’engager derrière le Maréchal Pétain dans cette politique de collaboration qui reste notre honte nationale. L’amiral Darlan fut le second de Pierre Laval au gouvernement, et les parcs de Vichy étaient peuplés d’amiraux étoilés. Après l’occupation de la zone dite libre par l’armée allemande, toute la flotte de guerre rassemblée à Toulon se saborda sans tirer un coup de canon. L’obsession anti britannique était tellement forte dans la Royale qu’elle l’empêcha de combattre.

 Pourtant certains marins n’acceptèrent pas l’armistice et la collaboration, et rejoignirent ou créèrent des réseaux de résistance gaullistes ou d’autres sensibilités. C’étaient des simples marins, des ouvriers des arsenaux, mais aussi des officiers ou ingénieurs, telle était la grandeur de la Résistance. Les noms de Thierry d’Argenlieu, d’Estienne d’Orves sont connus.

Nous nous réjouissons d’y rajouter celui de Jacques Trolley de Prévaux, mon beau-père, fait Compagnon de la Libération et élevé au grade d’amiral après avoir été pris par la Gestapo, torturé au Fort de Montluc et fusillé avec son épouse Lotka, également résistante du réseau polonais et gaulliste F2. Plusieurs femmes sont également sur cette belle liste comme Andrée Borrel, première femme parachutée en France par le SOE, arrêtée et exécutée à 24 ans.

 La Marine s’honore enfin.

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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