9 novembre 2024

Sahara mon amour

Le Président Macron vient enfin de prendre position sur la question délicate du Sahara “ex espagnol”. Il dit soutenir la proposition marocaine d’autonomie de la région, suivant en cela les Etats-Unis et l’Espagne. C’était devenu un “casus belli” avec Rabat.

Le plan marocain est simplement un rattachement de cette province au royaume chérifien, avec une palinodie de gouvernement local indépendant. Une autorité locale, supposée être élue, gère les affaires régionales mais la monnaie, la défense et la diplomatie sont du ressort de Rabat.

Tout le monde sait que le soutien inconditionnel d’Alger au Front Polisario tient d’une part aux richesses considérables de la région en pêche et phosphates, d’autre part à son appartenance au bloc ex soviétique (mais pas tant “ex” que ça). Annexée de fait par le royaume chérifien en 1975 (il y a presque 50 ans) lors de la “marche verte” initiée par Hassan II, la région a traversé de nombreuses péripéties, d’un référendum d’auto détermination jusqu’à la reconnaissance de la souveraineté marocaine par Donald Trump et cette semaine par Emmanuel Macron.

Cela ouvre une crise de plus entre la France et l’Algérie qui vient de rappeler son ambassadeur à Paris. Cela n’a guère d’importance. On sait qu’Alger cherche en permanence des raisons de s’opposer à la France. Malgré les nombreuses tentatives qui ont été faites, en particulier par Emmanuel Macron, tout prétexte est bon pour dénoncer la politique française. Le dernier exemple est la restitution à l’Algérie de souvenirs historiques d’Abdel Khader. Le fond est bien sûr que le gouvernement algérien vit politiquement sur le ressentiment contre la France.

On ne peut que regretter que deux pays frères comme l’Algérie et le Maroc soient séparés, y compris par une frontière physique, et ne puissent plus communiquer sous quelque forme que ce soit.

 Mais en même temps nous avons raison de nous rapprocher du Maroc, pays d’avenir alors que l’Algérie reste dans les ténèbres de son hostilité.

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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