18 octobre 2024

Un bien mauvais anniversaire

Demain cela fera un an que le Hamas a massacré et enlevé des centaines de jeunes Israéliens qui participaient à une grande fête : 1200 morts et 250 otages. Cela a déclenché un déluge de feu et de mort sur Gaza, ce qui était sans doute ce que recherchait Anwar Sinouar, le chef du Hamas. Peut-être même un peu plus que ce qu’il avait prévu car il avait senti la faiblesse de Tsahal sur cette frontière. La vengeance d’Israël a décapité le commandement civil et militaire du Hamas et du Hezbollah.

 S’y est ajouté un second front sur la frontière nord d’Israël avec le Liban occupé par le Hezbollah allié sinon féal de l’Iran. Des destructions par milliers : Gaza ressemble à Berlin en mai 1945, des dizaines de milliers de morts dont beaucoup d’innocents (pas tous) et un comportement haïssable de l’armée israélienne : cela s’appelle la punition collective au mépris du droit de la guerre et sans possibilité d’évaluer les morts puisque les journalistes sont interdits.

 Le résultat est que Netanyahou a sauvé sa tête et continue de renforcer son pouvoir d’extrême-droite religieux. Quel retournement de l’Histoire, de voir le peuple juif, victime de la Shoah, martyriser le peuple palestinien et lui voler ses terres. Ce que poursuit Netanyahou, c’est la conquête de l’ensemble de la Palestine y compris la Cisjordanie, le sud de la Syrie, l’est du Jourdain mais surtout de rester au pouvoir le plus longtemps possible avec sa bande de religieux proto-nazis.

 Cela ne marchera pas. D’abord il n’y a plus rien à détruire à Gaza. Ensuite chaque fois qu’un Palestinien meurt assassiné ou tué, plusieurs dizaines de jeunes, enfermés dans leurs camps sordides, humiliés, bafoués, dont la terre a été volée, sont prêts à aller mourir car ils n’ont aucune autre possibilité.

Je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises : il n’y a pas d’espoir tant que les Etats-Unis soutiendront Netanyahou.

Mais un jour cela cessera. Il y aura un cessez-le-feu pour Gaza et une nouvelle direction palestinienne, qu’on espère respectable, qui pourra mettre en place un gouvernement gazaoui. Il faudra reconstruire ce pays et j’espère qu’Israël assumera une bonne partie de la charge car ce n’est pas à l’Europe de payer pour cela.

Il nous reste une montée importante de l’antisémitisme en France que nous devons combattre avec la plus extrême énergie, que ce soit l’extrême-droite ou Mélenchon.

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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