Avec l’euro tout a augmenté, sauf le pouvoir d’achat des Français, vraiment ?
FAUX !
- L’euro a permis de limiter la hausse des prix : l’inflation a diminué en Europe et en France depuis son apparition.
- Le prix de la baguette a augmenté en même temps que les salaires. Auparavant, la baguette coûtait environ 4,30 francs, soit 0,64 euros. Aujourd’hui la baguette coûte en moyenne 0,87 euros (5,70 francs), soit une augmentation de plus de 2% par an. Mais les salaires aussi ont augmenté. Le SMIC horaire était de 6,67 euros en 2001. Il est aujourd’hui à 9,61 euros, soit une augmentation de 3,1% par an.
L’Europe coûte trop cher à la France, vraiment ?
FAUX !
- La France est le 1er bénéficiaire du budget de l’UE : elle a reçu 14,47 milliards d’euros en 2015 dont la plus grande part est allée à l’agriculture (9 milliards d’euros), cela lui permet notamment d’être le 1er pays exportateur de produits agroalimentaires vers les pays hors UE.
- Entre 2014-2020, la France bénéficiera de plus de 27 milliards d’euros au titre des différents fonds :
- Exemple pour l’Île-de-France: environ 1,4 millions d’euros du Fonds européen de développement régional (FEDER) ont permis de construire un parc immobilier dédié à l’écoconstruction à Carrières-sous-Poissy (78). Cela a notamment représenté 30 nouveaux emplois directs.
- Exemple pour la Bretagne: 94 millions d’euros du FEDER sont dédiés au numérique (pour le déploiement du très haut débit sur l’ensemble du territoire breton et l’augmentation des pratiques numériques de la population bretonne).
L’Europe coûte plus qu’elle ne rapporte, vraiment ?
FAUX !
- Le budget sert à soutenir la croissance économique et à réduire le chômage. Le « plan Juncker » devrait permettre la création de 1,3 milliards d’emplois au cours des prochaines années. Le programme Erasmus+ favorise la mobilité et contribue aussi à réduire le chômage des jeunes. Le budget continue à soutenir massivement l’agriculture et le développement rural (à travers la PAC), mais aussi à financer la lutte contre le terrorisme et bien d’autres politiques.
- L’Europe ne coûte pas si cher : la contribution moyenne des citoyens au budget de l’UE s’élève environ à 85 centimes par jour !
- Toutefois, il ne faut pas raisonner en termes de « juste retour », car pas le passé, cela n’a que trop envenimé la vision de l’Europe qu’ont les citoyens. De plus les avantages issus de l’appartenance à l’UE vont bien au-delà des enjeux purement comptables. Il y a également :
- les retombées de la participation aux coopérations policières et judiciaires pour la sauvegarde de l’ordre public et de la sécurité ;
- l’influence de chaque État membres au regard de leur appartenance à l’Union en termes de rapport de force dans le cadre de leurs relations ou négociations avec des pays tiers, etc.
On s’en sortirait mieux sans l’euro, vraiment ?
FAUX !
- Non, une dévaluation n’est pas la solution miracle : une dévaluation entraînerait immédiatement une hausse des prix des produits importés et donc une perte de pouvoir d’achat.
- Les dangers d’une sortie de l’euro : cela aurait pour conséquence négative de diminuer l’épargne des français, de renchérir la dette qui atteint déjà 97% du PIB et faire fuir les capitaux vers l’étranger.
- Sortir de l’Euro serait un véritable échec pour la France et l’isolerait.
- Franco-allemand: le Président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel se sont accordés afin de parvenir à obtenir une vision commune pour réformer la zone euro.
L’introduction de l’euro a fait chuter l’industrie française, vraiment ?
FAUX !
- La production industrielle a chuté, mais en raison de la crise mondiale de 2008 et non pas à cause de l’arrivée de l’euro.
- La France est très performante dans le secteur des services.
- L’industrie française compte de nombreux champions européens dans les secteurs du luxe, de l’aéronautique, de la pharmaceutique et de l’automobile → Airbus, Sanofi, LVMH.
L’Europe détruit les emplois, vraiment ?
FAUX !
- L’Europe s’attache à agir contre le chômage :
- 22,5 milliards d’euros d’investissements sont déjà mobilisés pour 72 100 PME bénéficiaires.
- La mondialisation est source de délocalisation d’entreprises pour des zones où la main-d’œuvre est moins chère. Pour atténuer ces effets, l’UE a créé un fonds d’ajustement à la mondialisation (FEAM) qui soutient les travailleurs confrontés à des licenciements dans des secteurs fragilisés. La France en est le premier pays bénéficiaire: le FEAM a investi 84,6 millions d’euros pour favoriser le reclassement de 15 000 salariés.
→ Au niveau de la politique commerciale : dans le cadre de son plan de mise en œuvre du CETA (volet enjeux sociaux), notre gouvernement a souhaité « accroître l’efficacité du FEAM » en le réformant. Parmi les pistes que nous proposons, il y a par exemple faciliter l’accès à ce fonds des secteurs identifiés comme étant les plus affectés, lors des négociations.
- L’appartenance à l’UE n’est pas synonyme de chômage : de nombreux pays européens ont des taux de chômage beaucoup plus faibles, comme l’Allemagne (moins de 5%), la Belgique (8,5%) ou encore la Pologne (6%).
Sur les travailleurs détachés :
- Embaucher un travailleur détaché en France au salaire minimum coûte autant à une entreprise que recourir à un travailleur français. Les travailleurs détachés représentent à peine 1% de la population active française. Le recours aux travailleurs détachés est plus important dans certains secteurs d’activité telle que la construction.
- Le problème, ce ne sont pas les règles européennes, mais leur contournement comme la fraude ou le non-respect des règles comme de payer moins que le SMIC un travailleur détaché, d’héberger dans des conditions déplorables. La France a augmenté les contrôles et durci les amendes (jusqu’à 500 000 €). Sur le plan européen, un accord provisoire a très récemment été trouvé pour un meilleur encadrement du travail détaché (réduction à 12 mois de la durée maximale de détachement, principe « à travail égal, salaire égal » renforcement de la lutte contre la fraude et les abus).
- L’engagement du Gouvernement est total pour lutter contre le travail illégal et la fraude au détachement car « ces agissements portent atteinte aux droits des travailleurs et sont un facteur inacceptable de concurrence déloyale entre les acteurs économiques ».
L’Europe est-elle antisociale ?
- Rappel: La politique sociale et de l’emploi relève surtout de la compétence des États membres. Ces derniers partagent une ambition sociale : celle d’un même modèle social fondé sur les principes d’égalité et de production sociale. Certes, ils ont des modèles de protection sociale différents, mais ces systèmes ont tous en commun d’être financé majoritairement par des dépenses publiques, la part des assurances privées y demeurant relativement faible.
- L’UE a aussi adopté une charte des droits fondamentaux contraignante pour tous ses États membres. Elle définit les droits des citoyens européens autour de six valeurs individuelles et universelles : dignité, liberté, égalité, solidarité, citoyenneté et justice.
- Les pays européens ont décidé de définir certaines règles en commun : c’est l’acquis social. Le niveau européen fixe des exigences minimales communes, le niveau national a toujours la possibilité d’aller plus loin. L’acquis social européen vise à faciliter la mobilité des travailleurs européens au sein du marché unique.
- Nous partageons ainsi l’idée d’une Europe plus sociale et égalitaire: « L’Europe social a longtemps été le parent pauvre du projet européen. (...) La France veut aller plus loin dans la convergence sociale entre les pays de l’UE » (N. Loiseau). Ces derniers mois, la révision de la directive sur les travailleurs détachés, la signature à Göteborg du « Socle européen des droits sociaux », mais aussi la dynamique qui a suivi, ont marqué des avancées significatives dans la réalisation de cette idée.
- L’autre défi, social autant qu’économique, auquel doit répondre l’Europe, c’est celui de la transformation des compétences. D’ici 10 ans, 1 métier sur 2 sera transformé. L’Europe compte « 15 millions de décrocheurs et 70 millions d’Européens qui n’ont pas les compétences de base pour trouver un emploi» (discours du PR du 17/11/2017). Pour lutter contre le chômage, il faut un investissement public massif dans le capital humain et la formation. C’est ce que fait la France, avec sa réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, et son Plan d’investissement dans les compétences de 15 Milliards d’euros. Cela doit devenir aussi une priorité pour l’Europe, par exemple à travers le plan Juncker, le Fonds social européen, le Fonds européen d’adaptation à la mondialisation, ou encore l’Erasmus apprentissage qu’il faut mieux financer.
Sans l’Europe, la France serait plus forte, vraiment ?
FAUX !
- L’UE, c’est affronter ensemble les grands défis transnationaux auxquels nous sommes tous confrontés : changement climatique, révolution numérique, compétition commerciale internationale. C’est seulement en étant unie que l’Europe pourra défendre ses valeurs et sa position dans le monde.
- Le repli / le protectionnisme n’est pas la solution.
- Il sera essentiel demain d’être capable de défendre nos intérêts et nos valeurs de manière collective et solidaire, car face aux autres puissances mondiales la vraie souveraineté et puissance se jouent désormais à l’échelle européenne → une France forte, c’est une France européenne. On l’a réalisé dans le domaine de la défense, du changement climatique, etc., il faut maintenant nous donner les moyens d’agir.
80% des lois françaises sont imposées par l’Europe ?
FAUX !
- En France, seulement 20% des lois adoptées ont une origine européenne. Dans certains secteurs, comme l’agriculture ou la pêche, cette part peut atteindre 40% alors que dans d’autres, comme le logement ou la défense est inférieure.
- Et ces 20% ne sont pas « imposés» par l’Europe, puisque nos gouvernements (à travers les structures que sont les conseils des ministres et les conseils européens) et les députés européens (qui représentent les intérêts de tous les citoyens européens et que nous élisons) participent au processus d’élaboration de ces lois européennes. De plus, ces 20 % concernent les domaines (tels que définis par les traités européens) dans lesquels une action au niveau européen est nécessaire, car le problème ne peut être réglé par une loi nationale.
L’Europe protège-t-elle ses produits et ses terroirs ?
OUI !
- À travers la défense et la promotion des indications géographiques. Ils constituent un lien unique entre un produit et un terroir. Ceci marque une conception singulière de l’agriculture et de sa place dans la société. Une protection que l’Europe défend au-delà de ses frontières et auprès de ses (futurs) partenaires économiques, dans l’ensemble de ses négociations commerciales (ex : Mercosur, et il s’agit même d’une de nos lignes rouges).
- Pourquoi il faut les protéger et les valoriser : c’est aussi important pour nos citoyens et consommateurs qui exigent de savoir d’où proviennent les produits qu’ils retrouvent dans leurs assiettes et d’obtenir des garanties sur leur mode de fabrication et sur leur qualité. C’est l’identité européenne qui s’affirme à travers ces indications géographiques.
- Dans le Plan d’action CETA du Gouvernement: afin d’assurer le respect effectif des normes européennes par toutes les importations, l’une des mesures défendues est de « promouvoir la mise en place d’une force européenne d’enquête et de contrôle pour lutter contre les fraudes dans le domaine alimentaire pour garantir la sécurité alimentaire, et assurer le respect des standards de qualité partout en Europe.
- Notons que la France fait de la défense de la sensibilité des produits agricoles sensibles (viande bovine, sucres des régions ultrapériphériques, etc.) un de ses points d’honneur et lignes rouges.
L’Union européenne lutte pour les droits des femmes :
- Le principe du salaire égal pour travail égal est inscrit dès 1957 dans le traité de Rome.
- L’indépendance économique des femmes est un moteur de croissance. En effet, le taux d’emploi des femmes a constamment augmenté : il est passé de 52% en 1999 à 65,6% en 2015 en Europe.
- Encourager les femmes à entreprendre : la commission a aussi lancé en 2011 le prix européen pour les femmes créatrices d’entreprises innovantes.
- Le combat pour les femmes est toujours au cœur des priorités de la commission Juncker avec 5 priorités inscrites dans la Stratégie hommes/femmes 2016-2019.
- Malgré un cadre législatif en place, il reste encore des progrès à faire : notamment concernant des progrès pour lutter contre les violences faites aux femmes et des progrès sur l’égalité de traitement au travail.
L’Europe agit pour les jeunes :
- Erasmus +, le service volontaire européen, le corps européen de solidarité: l’Europe aide les jeunes à se former et à s’engager.
- Depuis 30 ans, l’UE finance le programme Erasmus, qui a permis à plus de 3 millions d’Européens d’effectuer une partie de leurs études dans un établissement d’enseignement supérieur établi dans un autre pays européen.
- Avoir effectué un séjour Erasmus + donne plus de chances d’obtenir un emploi: les jeunes ayant participé au programme sont moitié moins touchés que les autres par le chômage un an après leurs études. Grâce à Erasmus +, les jeunes Européens de 17 à 30 ans peuvent faire un Service volontaire européen (SVE) et s’engager ainsi pour réaliser des missions d’intérêt général au sein d’association.
- Le Président souhaite renforcer le sentiment d’appartenance par l’éducation européenne, en favorisant Erasmus et Erasmus +.
L’Europe du numérique :
- Plusieurs chantiers sont en cours, dans le cadre de la stratégie pour un marché unique numérique de la Commission européenne. Parmi les dernières réalisations concrètes, nous avons par exemple :
- la fin des frais d’itinérance
- depuis le 1er avril, la portabilité des services de contenu en ligne (les citoyens peuvent accéder dans n’importe quel pays de l’UE à tous leurs abonnements en ligne à des films, des musiques et des livres électroniques)
- Dernièrement, afin de permettre à l’UE de se positionner comme leader dans des secteurs d’avenir tel l’intelligence artificielle, la France a proposé la création d’une agence européenne pour l’innovation de rupture, proposition qui a fait son chemin, qui est aujourd’hui largement soutenue et dont la mise en place est en cours.
- Nous défendons naturellement une régulation et une taxation plus efficace de l’activité des plateformes (GAFA), permettant de retirer les contenus illicites et de mieux protéger les données personnelles.
L’Europe et la culture
- La culture et la création représentent d’ailleurs 4,5% du PIB de l’UE et emploient environ 8,5 millions de personnes. La culture façonne notre identité, nos aspirations et notre relation aux autres.
- L’UE soutient l’industrie audiovisuelle et la création culturelle suivant les valeurs européennes.
- L’Union investit 1,4 milliard d’euros entre 2014 et 2020 dans le programme « Europe créative » pour renforcer et promouvoir le patrimoine culturel dans les domaines de l’architecture, de la littérature, de la musique ou encore du cinéma.