Le 10 avril dernier, Eric Besson, ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale, a présenté les résultats de l’appel d’offres lancé pour gérer les centre de rétention administratives (CRA), où sont enfermés les sans-papiers arrêtés. Jusqu’alors, seule la Cimade, association de lutte pour les droits des sans papiers, était habilitée à intervenir dans les centres de rétention, où elle assurait l’information et l’aide juridique des sans-papiers.
L’appel d’offre, qui laisse penser que l’aide juridique apporté aux immigrés sans papiers est un service parmi d’autres, n’a d’autre but que d’évincer la Cimade, qui a toujours lutté pour les droits des étrangers en situation irrégulière et contre les méthodes du ministère de l’immigration.
Nous soutenons donc entièrement la Cimade dans son combat pour faire annuler cet appel d’offre scandaleux et dans son effort pour continuer à offrir aux sans-papiers toute l’aide à laquelle ils ont droit.
A partir du 2 juin, l’aide aux sans-papiers à l’intérieur des centres de rétention devrait être confiée à 6 associations mises en concurrence. Ceci remet gravement en cause la possibilité d’une action bien organisée et mutualisée. L’aide juridique souffrira de cette situation. Les associations seront également complètement dépendantes et subordonnées au ministère de l’immigration puisque celui-ci pourra ne pas renouveler le contrat des associations dont il n’appréciera pas le travail.
Notons que parmi les 6 associations choisies se trouve l’association Respect, qui présidée par un membre de l’UMP – également chargé de mission au ministère de l’Immigration – et dont le but, lors de sa création, était de promouvoir « le respect dû à l’autorité légitime, en particulier au Président de la République et aux institutions ».
Le ministère ne cache pas non plus ses intentions puisque l’appel d’offre évoque une mission « d’information des étrangers », et non pas d’aide juridique, service que propose la Cimade.
Il nous semble donc essentiel de soutenir la Cimade dans son combat, afin de pouvoir offrir aux sans-papiers une réelle défense de leurs droits.
Pour plus de renseignement sur ce sujet : voir l’article de Libération du 22 avril 2008. « la Cimade en proie à une concurrence déloyale ».