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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Nicolas SARKOZY et ses ministres voient des tricheurs et des profiteurs partout. Après les fraudeurs aux prestations sociales, le Gouvernement est déterminé à mener une croisade contre les fraudeurs à l’asile. Plus largement, ce sont tous les étrangers qui abuseraient de la grande générosité de la France qui sont dans son collimateur. À moins de six mois des élections présidentielle et législatives, tous les moyens sont bons pour bouter hors de nos frontières les étrangers, y compris désormais ceux qui sont en situation régulière.

Dans un discours prononcé à Montauban le 25 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur, Claude GUÉANT, a annoncé sa volonté de réduire le nombre de demandeurs d’asile. A en croire le locataire de la place Beauvau, l’explosion du nombre de dossiers déposés à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) serait due à des « demandes formulées à des fins d’immigration économique ». Notre système d’asile serait ainsi « en danger ».

Afin de « sauvegarder » ce « bien précieux », M. GUÉANT a présenté une série de propositions de réformes : extension de la liste des pays d’origine sûrs ; obligation pour les demandeurs d’asile de déposer leur dossier au plus tard 90 jours après l’entrée sur le territoire ; suspension des prestations (hébergement et allocation temporaire d’attente) en cas de fraude, d’absence de coopération avec l’administration ou de refus d’une offre raisonnable d’hébergement ; expulsion plus rapide des demandeurs d’asile déboutés ; etc.

Ces propositions relèvent de l’affichage et sont autant de signaux en direction de l’électorat du Front national (FN). Elles visent à jeter la suspicion sur l’ensemble des étrangers qui sont présents sur notre territoire et à les dresser les uns contre les autres. La droite est coutumière de ce procédé.

Le ministre de l’Intérieur ne dit pas la vérité. Si notre système d’asile est en crise, c’est avant tout en raison de la politique menée par le Gouvernement. Depuis 2002, la droite n’a eu de cesse de dévoyer la politique de l’asile en en faisant un instrument au service de la gestion des flux migratoires : élargissement de l’application de la procédure prioritaire ; absence de recours suspensif ; application du règlement européen dit « Dublin II » ; etc.

Par ailleurs, la sous-budgétisation de la politique de l’asile participe d’une stratégie du pourrissement. Faute de places suffisantes dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) gérés par l’association France terre d’asile, de nombreux migrants sont actuellement obligés de chercher une place dans une autre structure d’accueil. Cependant, les capacités d’hébergement d’urgence étant largement insuffisantes, beaucoup d’entre eux se voient contraints de dormir dans la rue ou dans des squats. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle a déjà provoqué des drames humains.

C’est notamment pour ces raisons que la nouvelle majorité sénatoriale a rejeté, le 2 décembre dernier, le budget 2012 alloué aux politiques d’immigration, d’intégration et d’asile.

La France n’est donc pas, contrairement à ce que M. GUÉANT laisse croire, le pays le plus généreux en matière d’asile. La France est certes le deuxième pays le plus sollicité par les demandeurs d’asile. Cependant, si l’on raisonne en termes de taux de reconnaissance du statut de réfugié, l’on constate que notre pays est moins généreux que la plupart des États européens.

Le Gouvernement veut apporter des solutions démagogiques à de vrais problèmes (l’allongement des délais d’examen des demandes d’asile et la saturation des capacités d’hébergement), et ce au risque de saper un droit consacré par la Constitution et les conventions internationales.

La lutte contre la fraude est légitime. Cependant, elle ne saurait résumer une politique. D’autres réformes sont nécessaires pour sanctuariser le droit d’asile, à commencer par la suppression des procédures prioritaires et du règlement dit « Dublin II », l’instauration d’un recours de plein droit suspensif et la reconnaissance aux demandeurs d’asile du droit de travailler pendant la durée de la procédure d’examen de leur dossier.

Il va sans dire que les propositions de M. GUÉANT seront versées au programme électoral de l’UMP, au même titre que la restriction des conditions du regroupement familial, la réduction de l’immigration professionnelle, la restriction des conditions d’accès à l’emploi des étudiants étrangers, la réduction du nombre de mariages binationaux et la remise en cause de l’aide médicale d’État (AME).

Nicolas SARKOZY et son affidé de la place Beauvau peuvent continuer de faire la danse du ventre au FN. Les Français ne sont pas dupes. La grande majorité d’entre eux considèrent que l’immigration n’est pas un problème. Ils ont raison. Les migrants présents sur notre territoire sont une source de richesse. Ils permettent en effet à la France de rester ouverte à la diversité culturelle et au monde. Il importe également de préciser qu’ils rapportent plus à notre pays qu’ils ne coûtent (+12,4 milliards d’euros).

Face au discours nauséabond de la droite, il appartient à notre candidat à l’élection présidentielle, François HOLLANDE, de rappeler ces vérités et de proposer aux Français une politique des migrations et de l’asile humaine et respectueuse de l’État de droit.