« Chiffre record », « objectif atteint »… bien sûr il ne s’agit pas de la croissance de notre pays mais bien de la politique d’immigration.
Alors que le bilan du Gouvernement est catastrophique concernant l’emploi, la protection sociale ou encore le pouvoir d’achat, l’acharnement du ministre de l’intérieur contre les étrangers paie.
Ses collègues font profil bas dans les médias et justifient leurs piètres performances par la crise, Claude Guéant, quant à lui, présente de formidables résultats pour l’année 2011.
Expulsions
Le ministre se félicite d’avoir atteint le chiffre record de 32 922 expulsions en 2011, soit une hausse de 17, 5% !
Face à l’autosatisfaction du ministre, les socialistes lui ont rappelé qu’au-delà des chiffres, il y a des hommes et des femmes, et des drames humains.
Mais Claude Guéant n’en a cure, pour 2012, il place la barre des expulsions à 35 000.
Naturalisations
Le ministre annonce triomphalement une chute de 30% des naturalisations pour 2011. Cette baisse est le résultat d’une politique de refus guidée par une idéologie de l’assimilation qui n’a plus rien à voir avec la condition républicaine d’intégration. Les critères affichés, de maîtrise de la langue entres autres, ne correspondent pas aux conditions requises en réalité pour devenir Français comme un témoigne cet exemple : Pas assez fortunée pour obtenir la nationalité
Les refus de plus en plus nombreux contredisent les affirmations de François Fillon qui lors du débat relatif au droit de vote des étrangers osait prétendre qu’« À l’évidence, un étranger qui réside de longue date en France, qui respecte nos lois et qui s’investit n’aura aucune difficulté à obtenir la nationalité française ».
(Voir les nouvelles conditions de naturalisation)
Immigration légale
Concernant l’immigration légale, le ministre présente une baisse de 3,6% du nombre de titres de séjour accordés. C’est peu pour un homme qui martèle que 200 000 étrangers par an en situation régulière c’est « trop ». Mais il promet de mieux faire. Ce dont on ne doute pas au regard de son acharnement contre la fine fleur de l’immigration professionnelle, les étudiants étrangers diplômés, que le ministre n’a eu de cesse de vouloir expulser avant de devoir avaler son chapeau face au tollé provoqué.
La vision bornée et rabougrie de Claude Guéant ne prend pas en compte le besoin de financement de la protection sociale à long terme. Le vieillissement de la population doit être compensé par une arrivée de jeunes travailleurs qui participeront au financement de nos retraites et de nos dépenses de santé.
La politique de Claude Guéant déplaît dans les milieux économiques où l’on a conscience que fermer la porte à la main d’œuvre étrangère nuira forcément à la croissance et à la compétitivité.
Mais Claude Guéant n’entend pas car il écoute les sirènes électoralistes. Il reprend le slogan éculé par le FN qui fait des immigrés les responsables du chômage malgré l’absurdité maintes fois démontrée de cet argument. En France, comme ailleurs, les travailleurs immigrés occupent des emplois dont ne veulent pas les populations locales.
Asile
La France n’est pas, contrairement à ce que Claude Guéant prétend, le pays le plus généreux en matière d’asile. La France est le deuxième pays le plus sollicité par les demandeurs d’asile. Cependant, si l’on raisonne en termes de taux de reconnaissance du statut de réfugié, l’on constate que notre pays est moins généreux que la plupart des États européens. Certes, le nombre de demandeurs d’asile a augmenté mais la proportion de personnes en ayant effectivement bénéficié est en baisse.
À l’opposé du Gouvernement, François Hollande, souhaite remettre l’intégration au cœur de la politique d’immigration.