Jean-Luc Mélenchon ironisait récemment à la radio en parlant des rats qui quittent le navire. L’image est peu flatteuse mais elle rend bien cette impression de désertion que nous donnent les nombreuses nominations dans l’entourage des ministres, qui recasent par ci par là leurs conseillers et autres fidèles serviteurs.
L’Agence Campus France, n’échappe pas à la règle. Et l’on a vu arriver à la tête de cet établissement public un ancien sénateur UMP et une proche de Claude Guéant.
La nomination de cette dernière ne manque pas de sel comme l’a souligné Mediapart (décidément !). En effet, Elodie Degiovanni, directrice du séjour et du travail au ministère de l’intérieur n’est autre que, selon Mediapart, la personne qui a rédigé la tristement fameuse circulaire Guéant restreignant l’accès à l’emploi des étudiants étrangers diplômés.
«Nomination ubuesque » titre la journaliste. Voilà que la personne à l’origine de ce texte qui nuit considérablement à l’attractivité du système universitaire français et qui a transformé la vie des étudiants étrangers diplômés en calvaire devient membre du conseil d’administration de l’agence française chargée de la promotion de l’enseignement supérieur, de l’accueil et de la gestion de la mobilité internationale des étudiants et des chercheurs !
Se moquerait-on de nous ?
Heureusement, François Hollande s’est engagé à abolir cette circulaire et à revoir les dispositions législatives relatives aux étudiants étrangers dans le cadre d'une loi globale sur l'immigration. (Voir ici)
Quant à la nomination de Christian Demuynck, ancien sénateur et maire de Neuilly Plaisance, à la direction de Campus France, elle est un parfait exemple de ces nominations politiques, ces renvois d’ascenseurs, ces « recasages ». En l’espèce il aurait obtenu ce poste, non pas en raison de ses compétences, mais pour le dissuader de présenter une liste dissidente aux sénatoriales, ce qui aurait fait perdre encore des sièges à la droite. Nous voilà bien loin de la république exemplaire prônée par François Hollande…