Après un projet de loi visant à supprimer le délit de solidarité et une circulaire assouplissant les conditions de naturalisation, Manuel Valls vient à nouveau de démontrer sa volonté de conduire une politique d’intégration plus juste.
Le Ministre de l’Intérieur s’apprête en effet à supprimer le recours à une liste des métiers sous tension lors de la procédure de régularisation des travailleurs sans papiers. Il entend ainsi mettre fin à un symbole de la politique du précédent gouvernement qui s’était réfugié derrière le principe séduisant de l’ « immigration choisie » pour mener en réalité une lutte aveugle contre l’immigration. La liste des métiers sous tensions, sous couvert de garantir un titre de séjour pour motif de travail à certains métiers, excluait en définitive presque systématiquement les étrangers exerçant une autre profession de l’accès à ce titre.
Cette liste était d’autant injuste qu’elle écartait volontairement les métiers du nettoyage, de la propreté ou des services à la personne alors que ces métiers peu qualifiés et délaissés par la population française sont souvent prisés des travailleurs immigrés. Je me réjouis donc de l’annonce du Ministre de l’Intérieur de ne plus faire obstacle à la régularisation des travailleurs sans papiers sur la base de cette liste dont l’absurdité n’est plus à démontrer.
De nouveaux critères de régularisation plus justes seront communiqués par le Ministre aux préfets prochainement. Parmi ceux envisagés, la durée de séjour fixée à 5 ans dont une période d’emploi significative, l’exigence d’assurer effectivement la charge de l’éducation des enfants scolarisés et la prise en compte du parcours scolaire des jeunes majeurs me semblent tout à fait cohérents avec la politique d’intégration voulue par le gouvernement.