Le 15 octobre, j’ai participé, dans le cadre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, à l’audition de Florence Parly, ministre des armées, sur le budget 2020 de la défense.
Vous trouverez, ci-dessous, la présentation synthétique du budget que le ministère a publiée sur son site internet.
37,5 milliards d’euros. C’est le montant du budget du ministère des armées pour l’année 2020. Les crédits consentis pour la modernisation des capacités de nos armées en font le deuxième poste budgétaire de l’État, derrière l’éducation nationale. L’effort de défense en 2020 représentera ainsi 1,86% du PIB.
Un budget en hausse de 4,5%. Le budget de la défense bénéficiera de 1,7 milliard d’euros de ressources nouvelles en 2020, conformément à la trajectoire de la loi de programmation militaire 2019-2025. Au cours des trois dernières années, le budget du ministère des armées aura ainsi bénéficié de 10 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en cumul. En 2019, le budget avait déjà augmenté de 1,7 milliard d’euros. Avec un budget en croissance pour la troisième année consécutive, les engagements sont donc tenus. Les ressources de la défense devraient augmenter au même rythme d’ici à 2022.
Un soldat mieux équipé, mieux protégé. L’effort de défense sur l’équipement devrait atteindre 20,9 milliards d’euros. Dès l’an prochain, la totalité des combattants déployée sur les théâtres d’opération seront équipés de treillis et casques F3 ainsi que d’un gilet pare-balles nouvelle génération. Une tenue adaptée aux menaces et besoins actuels. 12 000 fusils d’assaut HK 416F supplémentaires viendront remplacer les Famas.
Le renouvellement des capacités opérationnelles. L’effort supplémentaire se traduira par des investissements à hauteur de 6,8 milliards d’euros dans la modernisation des principaux programmes d’équipements. Le premier sous-marin d’attaque de nouvelle génération Barracuda, deux ATL2 rénovés et deux A400M seront livrés aux armées françaises courant 2020. 128 nouveaux Griffon, 4 premiers Jaguar et 2 Mirage 2000D rénovés viendront compléter les livraisons attendues.
Un financement plus sincère des opérations. En 2020, le montant de la provision pour les opérations extérieures et les missions intérieures atteindra son niveau normalisé de 1,1 milliard d’euros (à comparer à 450 millions d’euros en 2017). Il s’agissait de se rapprocher, sans forcément l’atteindre, du niveau des surcoûts constatés sur la période récente, soit 1,2 à 1,4 milliard d’euros. Avec ces ressources pré-identifiées, cela facilitera le financement des engagements de la France.
Le quotidien du militaire et de ses proches amélioré. Le volet social voit lui aussi ses crédits s’accroître. Sur l’année 2020, le plan Famille continue de rester une priorité du ministère des armées puisqu’environ 80 millions d’euros lui seront consacrés. 120 millions seront débloqués pour améliorer les conditions d’hébergement des militaires et 540 millions seront dédiés à l’entretien des infrastructures.
L’accompagnement des anciens combattants maintenu. 2,1 milliards d’euros sur le budget 2020 seront accordés à la mission Anciens combattants. Pensions militaires d’invalidité, retraite du combattant, budget de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (subvention de 26 millions), autant de droits préservés par le projet de loi de finances 2020.
Blessés. 293 250 euros seront débloqués pour soutenir l’activité handisport. Actuellement, 274 militaires blessés sont suivis dans la convention entre l’ONACVG et les armées.
La rénovation des infrastructures. En 2020, des aménagements liés à l’accueil des frégates multi-missions seront effectués à Brest. L’armée de Terre entreprendra des travaux pour préparer l’arrivée des nouveaux blindés Scorpion. L’an prochain, 300 engins de ce type entreront en service. La base aérienne 125 d’Istres se préparera quant à elle à réaliser les infrastructures pour le MRTT Phénix.
Les priorités du budget. Nouvel environnement de conflictualité, l’espace bénéficiera de 448 millions d’euros, notamment pour renouveler les capacités satellitaires. 336 millions seront investis dans le domaine du renseignement. Autre axe majeur : le cyber (1,6 milliard). 93 nouveaux cyber-combattants gagneront les rangs de l’institution l’année prochaine. En 2020, le budget de la dissuasion nucléaire est porté à 4,7 milliards d’euros pour renouveler les composantes océanique et aéroportée.
Construire une Europe de la Défense. L’initiative européenne d’intervention (IEI) qui regroupe à l’heure actuelle 13 pays constitue une force potentielle de 26 000 militaires engagés en opérations extérieures. Dans le cadre de la Coopération structurée permanente, 8 projets sur 34 sont coordonnés par la France, comme la rénovation de l’hélicoptère Tigre déployé au Sahel. Un chiffre qui témoigne de l’importance de la France dans le dispositif européen.
Développer l’innovation. 5,5 milliards seront consacrés à la recherche et au développement. Les études amont dédiées aux travaux de jeunes chercheurs et à l’innovation à cycle court connaîtront en 2020 une croissance de 8,3% par rapport à 2019, avec une enveloppe dédiée de 821 millions d’euros. Parmi les grandes nouveautés, la création d’une cellule de coordination de l’intelligence artificielle de défense (CCIAD). Sur le plan énergétique, 2020 verra la concrétisation du plan « Place au Soleil » et les conclusions du comité de travail dédié à l’énergie.
Patrimoine. 5 millions d’euros seront consacrés à l’entretien et à la valorisation des neuf hauts lieux de la mémoire nationale, 274 nécropoles, sépultures et carrés militaires sur le territoire national. Les trois musées nationaux des armées bénéficieront de subventions totalisant un montant de 44,7 millions d’euros. En 2020, les commémorations célébreront la guerre de 1870, le 80ème anniversaire de l’appel du 18 Juin du général De Gaulle, le 75ème anniversaire de la libération des camps et le 70ème anniversaire de la création du bataillon de Corée.
Jeunesse. Le projet de loi de finances pour 2020 se fixe comme objectif d’atteindre 750 000 jeunes entre 16 et 25 ans via la journée défense et citoyenneté. Pour le service militaire volontaire, l’ambition est de fidéliser plus de 300 volontaires et de maintenir le taux d’insertion à 70%.
Des personnels pour la protection des Français. Une force de 10 000 soldats assure la protection des citoyens sur le territoire national. 7 000 d’entre eux sont mobilisables en permanence et 3 000 sont rattachés à la réserve stratégique. S’y ajoute un vivier de 40 000 réservistes opérationnels. La loi de programmation militaire prévoit 1 500 nouveaux emplois sur la période 2019-2022. 450 ont été créés en 2019, 300 le seront en 2020. À noter que chaque année, 27 000 personnes sont recrutées au sein du ministère des armées.
J’ai interrogé la ministre sur le réseau diplomatique de défense. Les attachés de défense en poste dans nos ambassades sont placés sous l’autorité de la direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS). Selon le « bleu » budgétaire de la mission « Défense », la DGRIS « contribue […] à l’optimisation des réseaux de l’État à l’étranger par un effort important de mise en valeur et de meilleure utilisation des moyens humains mobilisés ».
Vous trouverez, ci-dessous, le compte rendu de mon intervention et de la réponse qui m’a été apportée par Mme Parly. Vous pouvez également visualiser la vidéo de l’audition en cliquant ici.
M. Richard Yung. - Le réseau des attachés de défense, dans les ambassades, évolue. Pouvez-vous nous en dire plus ? Il y a un an, le Premier ministre avait demandé une mutualisation des réseaux de l’État à l’étranger, pour aboutir à une réduction d’effectifs.
[...]
Mme Florence Parly, ministre. - [...] Oui, le Premier ministre a souhaité une rationalisation du réseau diplomatique. Le ministère des Armées s’est donc engagé à réduire l’empreinte de son réseau de 17 équivalents-temps plein (ETP), répartis entre personnels militaires et civils, d’ici à 2022. La conséquence sera notamment des redéploiements en Amérique du Sud, avec une fermeture prévue au Pérou, pays qui sera suivi depuis le post d’un pays limitrophe.
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