Le 2 février, j'ai participé aux 25èmes rencontres parlementaires de l'épargne.
Je suis intervenu sur le thème: "Mieux orienter l’épargne vers l’investissement des entreprises".
Nous avons sensiblement les mêmes approches au niveau européen, le même diagnostic. L’épargne est assez forte en Allemagne, avec une Allemagne vieillissante qui développe ses encaisses, avec un goût modéré pour le risque, et fort pour la liquidité, etc. L’une des difficultés à l’échelle européenne est que l’épargne ne circule pas. Nous avons construit l’Europe des biens et des services qui circulent, l’Europe des hommes, et non l’Europe de l’épargne et du financement. Chaque État prend des mesures diverses pour conserver son épargne, même si nous en importons. Certains pays, dans le sud de l’Europe, ont des besoins d’investissement. Il s’agit de problèmes lourds à régler.
Deux propositions ont été faites par le commissaire européen pour l’Union des marchés de capitaux. L’une est de relancer et de développer la titrisation, le packaging de différents titres : actions, obligations, différents types d’entreprises, d’états, etc. La titrisation n’a pas bonne réputation, ayant été entre autres à l’origine de la crise de 2008 aux États-Unis, n’ayant pas été surveillée. Une titrisation plus transparente pourrait être imaginée. Des titres de différentes natures peuvent circuler : actions, obligations d’entreprises. La titrisation concernera davantage les grandes entreprises. Une révision de la directive sur les informations financières a été menée. Il est primordial que les entreprises puissent émettre des informations permettant à l’épargnant de choisir le placement de son épargne.
Je pense que nous devons avancer sur certains sujets, en particulier en matière de capital-risque, où nous avons très peu d’éléments au niveau européen. Nous pourrions imaginer des prises de participation croisées, ainsi qu’un système de fonds complémentaire d’épargne avec les mêmes règles, permettant en Europe que les uns financent les autres. Sont également d’actualité les financements des grands investissements, ainsi que le plan Juncker, qui fait appel à l’épargne privée, pour 330 milliards d’euros. Au niveau de l’Europe, nous aurions besoin de six, voire sept fois plus. Un système de financement des infrastructures européennes pourrait être mis en place.