Les fonds français ont signé en 2016 un triple record de levées, d’investissements et d’entreprises accompagnées. L’année dernière s’est soldée par une augmentation de 51 % des sommes collectées par les sociétés de gestion de fonds d’investissements.
Concrètement, ce sont 14,7 milliards d’euros qui pourront être investis sur le prochain quinquennat dans les entreprises de l’Hexagone. C’est une année record pour le capital-investissement français, en dépit d’une progression de 1,1 % du PIB l’an dernier, des incertitudes politiques dans la zone euro et d’un climat politique hostile à l’écosystème financier. Le précédent record date de 2005, avant la crise financière, avec 12 milliards d’euros. Le nombre de fonds levés supérieurs à 200 millions d’euros est également en nette progression. Il a quasiment doublé en l’espace d’un an passant 13 à 22 fonds entre 2015 et 2016. D’autres chiffres méritent d’être commentés. 1900, c’est le nombre de startups, PME et ETI non cotées qui ont fait entrer un fonds d’investissement dans leur capital en 2016. La catégorie « biens et services industriels et chimie » emporte la plus grosse part des investissements (28 %) et, pour cause, les capitaux investisseurs ont investi 3,4 milliards d’euros dans 450 entreprises du secteur.
Comment expliquer cela ? Les investisseurs français et internationaux auraient-ils eut une prémonition ou anticiperaient-ils tout simplement une croissance des entreprises françaises non cotées accompagnées par le capital-investissement français ? Non, une partie de la réponse réside outre-Manche. Le Brexit pourrait avoir des répercussions positives pour le capital-investissement hexagonal comme celle de renforcer le poids de l’industrie française du non-coté en Europe.
Olivier Miller, président de l’association française des fonds d’investissement (Afic) explique : « en cette année de Brexit et d’élections en France, notre industrie dispose pour le prochain quinquennat d’un horizon qui peut lui permettre d’intensifier son action pour faire croître la taille des entreprises et les renforcer dans la compétition mondiale. » Une chose est sûre, le montant alloué aux fonds français par les investisseurs internationaux a plus que doublé en un an atteignant ainsi les 6,5 milliards d’euros, un montant historique. Ces chiffres sont la preuve d’une confiance très forte de leur part envers l’économie et le non-coté français en cette année de Brexit et d’élections en France.
Autre signe de cette dynamique retrouvée, les assureurs et les banques, qui avaient abandonné le secteur sous la pression des contraintes réglementaires, font leur grand retour. Les compagnies d’assurance ont alloué aux fonds français 3 milliards d’euros, un montant là aussi inégalé depuis la crise.
Le non-côté français rayonne et fait preuve d’une volonté sans faille, une nouvelle aussi enthousiasmante que l’arrivée du printemps.