(Voir aussi l'article du JDD, Manifestation: Les travailleurs du sexe battent le pavé)
Vendredi 20 mars 2009, je me suis rendu sur invitation aux 3ème « Assises de la prostitution » à Paris, en compagnie de Mme Michèle André, Présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat.
Ces Assises organisées par des associations de défense des droits des prostituées ont été l’occasion de discuter du sujet compliqué qu’est la prostitution, d’aborder le thème de la prostitution choisie, et de réfléchir à la place des prostituées dans la société, à leurs droits, à leur statut.
Plusieurs thèmes ont donc été abordés : leur revendication de créer un statut spécifique pour les prostituées, comme c’est le cas dans certains pays d’Europe, avec un code de déontologie pour organiser la « profession » par exemple. Ou encore la question du salaire et de l’indépendance des prostituées.
Pour ma part, à la suite de ces Assises, il me semble important d’abroger la disposition de la loi sécurité intérieure (LSI) de 2003 qui pénalise le racolage passif, ce qui ne fait qu’aggraver les problèmes des prostituées, sans résoudre en rien la question de la prostitution. En effet, les prostituées sont aujourd’hui obligées de se cacher, et d’exercer dans des conditions toujours plus opaques, rendant leur condition plus précaire et l’action des associations leur venant en aide plus difficile, dans le domaine de la santé notamment.
Il me semble important d’ouvrir le débat sur la prostitution. Si l’on ne doit pas légaliser la traite des femmes et que l’on doit continuer à lutter contre les réseaux mafieux de proxénétisme, il faut garantir aux prostituées qui choisissent librement de se prostituer, mais aussi à celles qui sont victimes de réseaux, un mode de vie décent, un accès aux soins, une certaine protection et l’assurance de droits dont tous les hommes et toutes les femmes bénéficient.