[ 03/06/10 - 10H28 - Reuters ]
PARIS, 3 juin (Reuters) - Avec ses 1,3 milliard d'habitants et sa croissance annuelle à double chiffre, la Chine attire de plus en plus de Français, qui affluent au rythme d'une centaine de plus par mois à Hong-Kong et Shanghaï.
Pékin, Canton et Wuhan, où PSA a ouvert une usine, attirent aussi une population jeune, âgée d'une trentaine d'années à peine.
Au 31 décembre dernier, 24.953 Français de Chine étaient inscrits au registre des Français établis hors de France, près de 3.000 de plus qu'un an plus tôt. Le nombre des non-inscrits est estimé entre 11.000 et 12 000.
Etudiante en Master 2 Langues Culture et Affaires, Eva Barret passe la moitié de son année scolaire à Shanghaï.
"J'aimerais travailler en Chine plus tard, les deux stages en entreprise que j'ai réalisés m'ont permis de découvrir une autre culture d'entreprise", raconte la jeune femme de 22 ans intéressée par "le commercial, la négociation".
"Les Chinois aiment beaucoup la France, dont ils ont une vision très romantique et distinguée. Ils sont curieux de voir des Français se débrouiller dans leur pays", ajoute l'étudiante de La Rochelle, qui apprécie aussi d'"aller manger au restaurant pour deux ou trois euros".
A ses yeux, la Chine a, pour les Français, des airs de nouvel eldorado.
"Ici, comme aux Etats-Unis, on accorde facilement du crédit aux jeunes, même en stage. Avec de bonnes relations et une connaissance de la culture, monter son entreprise peut aller très vite", explique-t-elle. "On a le sentiment que tout est nouveau, que tout est possible, rapidement, qu'il y a de nouveaux consommateurs qui ne demandent qu'a consommer".
Même constat de la part de Richard Yung, sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France.
"Il y a des possibilités fantastiques dans à peu près tous les secteurs, surtout la communication, avec internet, et la finance", estime l'élu, qui rentre d'une tournée en Asie.
De Séoul à Shanghaï, il y a rencontré beaucoup de Français "prêts à monter leur affaire". "La moitié sont décidés à rester longtemps et, en Chine du moins, ne se plaignent pas de difficulté particulière pour s'installer", dit-il.
Le fait que la Chine soit un pays communiste "en affaires, ce n'est plus qu'un lointain souvenir", note-t-il. "A condition de ne pas faire de commentaire sur le Parti communiste, on peut faire ce que l'on veut".
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)