Au réveil – 3 janvier 2012
Les Unes de la PQN.
« Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. »
« Le Changement c’est maintenant » « François Hollande (re)lance sa campagne » Libération et 20 Minutes consacrent ce matin leur Une au candidat du PS à la présidentielle.`
Présidentielle très présente ce matin alors que François Hollande sera ce soir l’invité du 20 heure de France 2: « Janvier , mois crucial pour Sarkozy et Hollande » annonce le Figaro pour qui « Sarkozy doit renouer avec les Français et Hollande redonner du dynamisme à sa campagne. » Les Echos abordent le sujet via la fiscalité : Impôts : ce que préparent Sarkozy et Hollande » Le candidat socialiste veut « rapprocher » l’impôt sur le revenu et la CSG, et non plus les fusionner, et veut également rééquilibrer la politique familiale au profit des ménages modestes, tandis que « Le chef de l’Etat veut aller vite sur la TVA sociale. » « Sarkozy s’approprie l’idée de la TVA sociale et se remet en selle. » selon la Tribune pour qui la « TVA antidélocalisation », contestée à gauche, permet à Nicolas Sarkozy de prendre François Hollande à revers au moment où le candidat socialiste accélère son entrée en campagne ». « Mon Ethique : Braquer les citoyens pas les banques » déclare Nicolas Sarkozy en bandit masqué à la Une de l’Humanité qui , sur la TVA sociale titre ‘’Le grand Hold-Up, et accuse le chef de l’Etat de ‘’dynamiter la protection sociale en voulant exonérer le patronat de cotisations’’. « SeaFrance stop ou Scop » titre la Tribune qui annonce que « pour éviter une grosse casse sociale à quatre mois des présidentielles Nicolas Sarkozy a « décidé de soutenir le plan de reprise de l’entreprise par ses salariés » information reprise par les Echos : « L’Elysée au chevet de SeaFrance. »
Elections législatives : « Des parachutés embarrassants » titre le Parisien, pour qui « Le parachutage des ténors politiques en vue des élections législatives de cette année ne se fait pas toujours sans douleur à l’atterrissage »
Le Figaro. Face à Obama les républicains cherchent leur candidat. La course à la maison Blanche débute aujourd’hui avec le lancement des primaires républicaines dans l’Iowa. Mitt Romney fait figure de favori pour affronter le président sortant. (Bandeau. Seafrance. L’Etat soutient le rachat de l’entreprise de ferries par les salariés. Santé. L’affaire des prothèses mammaire tourne au scandale sanitaire. Encart. Janvier, mois crucial pour Sarkozy et Hollande. Le président doit renouer avec les Français et le candidat PS redonner du dynamisme à sa campagne. Edito. D’Obama à Sarkozy, de Romney à Hollande.)
Libération. « Le changement c’est maintenant » par François Hollande. « Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leurs vies :le chômage est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré des fermetures d’usines et des délocalisations industrielles ; l’école, et l’hôpital sont attaqués et n’assurent plus l’égalité entre citoyens ; l’avenir semble bouché pour eux et pour leurs enfants ; la jeunesse se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Les Français souffrent aussi dans leur âme collective : la République leur paraît méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions, le pacte social qui les unit est attaqué. Le rayonnement de leur pays est atteint et ils voient avec colère la France abaissée, affaiblie abimée, ‘’dégradée’’.
Le Parisien. Election. Des parachutés embarrassants. Cécile Duflot et François Fillon à Paris, Jack Lang on ne sait encore où et Claude Guéant à Boulogne Billancourt…Le parachutage des ténors politiques en vue des élections législatives de cette année ne se fait pas toujours sans douleur à l’atterrissage. (Bandeau. Projets. Ce qui vous attend cette année à Paris. Encart. Jeux Olympiques. Tony Parker porte-drapeau de la France ?. Contraception. Craintes autour de la pilule dernière génération. Drame. MasterChef 2010 perd deux enfants dans un incendie. Football. Sur les traces du PSG au Quatar. L’air du temps. Des vœux à la mode triple A)
L’Humanité. La vérité sur la « TVA Sociale » Le Grand Hold-up. En voulant exonérer le patronat de cotisation, le gouvernement dynamite la protection sociale. Illustration caricature de Sarkozy : Mon éthique : braquer les citoyens, pas les banques) (Bandeau. Eta(s Unis. Les Indignés ébranlent la pensée unique. Hongrie. Quand l’extrême droite efface la République de la Constitution. Petroplus. Les financiers vident les réservoirs et mettent l raffinerie en arrêt « temporaire »
La Croix. Election américaine, l’Iowa ouvre le bal. Le coup d’envoi de la campagne pour l’élection présidentielle est donné aujourd’hui dans cet Etat du centre des Etats Unis, à onze mois du scrutin. (Bandeau. Reportage. A Nag Hammandi en Egypte, les coptes ont peur d’aller voter. wReligion. Les aumôniers veulent former les étudiants à la théorie du genre. wEnquête. La hausse de la TVA à taux réduit inquiète le secteur culturel. wEdito. La démocratie en Amérique.)
Les Echos. Impôts : ce que préparent Sarkozy et Hollande. Le candidat socialiste veut « rapprocher » l’impôt sur le revenu et la CSG, et non plus les fusionner. La politique familiale serait rééquilibrée au profit des ménages modestes. Le chef de l’Etat veut aller vite sur la TVA sociale. (Bandeau. Auto. Les marques françaises veulent rebondir après un millésime 2011 difficile. Immobilier. Les taux des prêts repartent à la hausse. Encart. Marchés. Les stars américaines de la cote reviennent en force. Bourse : la nouvelle géographie des capitalisations mondiales. UE. Les dépenses militaires en nette baisse. L’Europe de la défense subit la rigueur budgétaire. Sauvetage. Le gouvernement soutient le projet de reprise des salariés. L’Elysée au chevet de SeaFrance. Les 10 défis économiques à relever pour le monde en 2012. Idées. Les Etats Unis armés pour rebondir. L’Essentiel. La hausse du chômage met Pôle Emploi sous tension.
La Tribune. SeaFrance, stop ou scop ? Pour éviter une grosse casse sociale à quatre mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a décidé de soutenir le projet de reprise de la compagnie de ferries par ses salariés. L’Etat verserait en anticipation les indemnités qui leur sont dues si celles-ci sont réinvesties dans la coopérative ouvrière (Scop) voulue par la CFDT de SeaFrance. (Bandeau. Bon démarrage pour le Kobo, la liseuse numérique de la Fnac. Prothèses PIP : les victimes seront-elles indemnisées. wEncart. Obama attend son adversaire républicain. Renault et PSA trébuchent en France sur la fin des primes à la casse. Après avoir profité des aides gouvernementales, favorables aux petites voitures, les constructeurs auto tricolores plongent. Leurs immatriculations de voitures neuves ont reculé fortement dans l’Hexagone en 2011. Le marché total, en recul de 2,1% en 2011 (et de 18% en décembre) pourrait baisser encore de 8% cette année. Sarkozy s’approprie l’idée de la TVA sociale et se remet en selle. En décidant d’élargir l’ordre du jour du sommet pour l’emploi du 18 janvier à des mesures de soutien à la compétitivité et à la croissance, le président de la République change son discours politique. La « TVA antidélocalisation », contestée à gauche, permet à Nicolas Sarkozy de prendre François Hollande à revers au moment où le candidat socialiste accélère son entrée en campagne. L’Essentiel. Economie. Relations clients. Le coût des conflits entre entreprises est estimé à 50 milliards d’euros.)
Les gratuits.
20 Minutes. Présidentielle Hollande se (re)lance. Le candidat socialiste qui sera l’invité du « 20 heures » de France 2 ce soir, entend donner un nouvel élan à sa campagne. (Encart. Urbanisme. La place de la République annonce sa métamorphose. SNCF. La hausse des tarifs, c’est aujourd’hui.)
Les Unes de la PQR
La Nouvelle République : 3231 Tourangeaux de plus en 2011. (Encart. Indre-et-Loire : les héritages ne font plus recette).
Le Télégramme Faut-il croire aux labels ?. Label Rouge, AB AOC mais aussi IGP, Max Havelard ou bien encore Origine France Garantie. Dans l’alimentaire, en particulier, les labels se multiplient au fil des ans. Mais quelles garanties offrent vraiment ? Et quel rôle jouent-ils alors que sur fond de crise le consommateur s’intéresse surtout au prix ? (Encart. Politique : François Hollande passe à l’offensive. Conseil Régional : Hausse de 28% des cartes grises. Emploi : Merci les réseaux sociaux).
Sud Ouest 2012 : Obama peut-il gagner ? Election américaine. La primaire républicaine, qui débute aujourd’hui devra désigner parmi sept candidats celui qui sera capable de battre le président sortant le 6 novembre. Les enjeux économiques constitueront la clé du scrutin. (Encart. Affaire Karachi : le feu se rapproche de l’Elysée.
L’Est Républicain Quiche : deux taxes indigestes. Lorraine Depuis le 1er janvier les boulangers doivent appliquer deux taux de TVA à 5,5% sur les produits froids, à 7% sur les produits chauffés. Quiches par exemple. Une mesure jugée complexe et aberrante par la fédération lorraine de la profession. Nancy : Vigilance sur le front des crues. (Bandeau. PIP : De l’additif de carburant dans les prothèses mammaires). (Encart. Nancy. Soldes : première ruée sur les bonnes affaires).
Le Dauphiné Législatives en Isère : qui sont les favoris ? Les élections des députés auront lieu dans six mois. Après l’élection présidentielle les 22 avril et 6 mai, les Français seront de nouveau appelés aux urnes les 10 et 17 juin pour désigner leur représentants à l’Assemblée nationale. (Encart. En trente ans, 10 millions de français en plus. Aide aux salariés : SeaFrance obtient le soutien de l’Etat. Valse d’élections présidentielles en 2012. Tous aux urnes. Français Américains, Russes, mais aussi Mexicains, Vénézuéliens… au quatre coins de la planète, des millions de citoyens éliront cette année leur dirigeant).
La Dépêche Les Aveyronnais président l’Argentine. Un « Aveyronnais » préside l’Argentine. L’arrière-petit-fils d’un émigrant de Dunkerque remplace Cristina Kirchner. (Encart. Affaire Karachi : Ces sous-marins qui gênent Sarkozy. Etats-Unis. Course à la Maison Blanche : c’est parti. LGV. Nathalie Kociusko-Morizet assure que la LGV Bordeaux-Toulouse se fera. Nouvel an : plus d’un milliard de sms).
Presse Océan Nantes : Tramway et bus plus chers. En ce début d’année, les abonnements subissent de plein fouet le passage de la TVA de 5,5% à 7%. En revanche, le prix du ticket horaire dans les bus et tram ne change pas. (Encart. Nantes. Ecologistes/PS : le torchon brûle. Loire-Atlantique. Unique en France : projet de Civellerie. Cette station aquacole pilote pourrait voir le jour en Loire-Atlantique ou en Vendée).
Le Républicain Lorrain Les soldes prennent un bon départ. (Encart. Le franc ressort des bas de laine. SeaFrance : le gouvernement vire de bord. France. Affaire Karachi : un témoin charge Sarkozy. La TVA sociale dans le débat. Prothèse PIP : nouvelles révélations).
Le Midi Libre Montpellier : la bombe pouvait tuer. Le 31 décembre, elle aurait dû exploser à 20h30 devant un sauna libertin. Aucune piste n’est encore privilégiée. Comment décrypter ce qui se passe derrière les étiquettes. Affaire Karachi : les soupçons sur le rôle de Sarkozy refont surface. Justice. En correctionnelle, les jurés citoyens. Pour les délits les plus graves, des assesseurs tirés au sort assisteront les juges professionnels. Routes Baisse des accidents en 2011 dans l’Hérault).
La Marseillaise L’Elysée cerné par l’affaire Karachi. Justice. Alors que plusieurs de ses proches ont déjà été mis en examen dans ce dossier, de nouvelles révélations font état que Nicolas Sarkozy aurait validé la création d’une société off-shore où transitaient des pots- de -vin. Réactions. Les personnalités politiques n’ont pas été nombreuses à s’exprimer sur le sujet. Les socialistes n’en exigent pas moins des explications du chef de l’Etat. (Bandeau. Calanques : Gaudin n’est pas d’accord et le dit). (Encart. OM, un attaquant suffit à son bonheur. Prothèses PIP : le scandale prend volume. Alors que les associations de victimes soupçonnent l’entreprise varoise d’avoir utilisé un additif pour les carburants dans les la composition du gel des implants mammaires, il apparaît que des salarié avaient alerté leur direction dès 2006).
E LANCEMENT DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE
Le Figaro (Yves Thréard)
"le PS est comme ailleurs. Il parle de lui, de ses luttes d’appareil, de ses rivalités intestines. Il est vrai que son projet est bouclé depuis longtemps. Le monde peut changer, ses idées sont invariablement les mêmes. Connues d’avance. Avec, à la clef, beaucoup de dépenses et de promesses dont on sait qu’elles sont irréalistes ou irréalisables. Au magasin des illusions, les seules nouveautés sont la réduction du nucléaire, décrétée sous la pression de l’allié écologiste, et la démondialisation, promue par le jeune Montebourg et l’incontournable partenaire Mélenchon. Autant dire deux projets propres à mettre le pays à genoux. Le contraste est saisissant avec le président de la République et le gouvernement, qui sont, eux, les deux pieds dans l’action. Nicolas Sarkozy s’emploie désormais à le souligner. Il a raison. (...) il a tout intérêt à appuyer là où ça fait mal. Avec les socialistes, la France risque de se retrouver très vite dans la situation de la Grèce : encore plus de chômage et de dettes."
Libération (Nicolas Demorand)
"C’était en 2007, au moment où démarrait la campagne présidentielle: «J’ai changé", disait alors Nicolas Sarkozy (...) C’est en 2011, au moment où démarre une nouvelle campagne présidentielle: «Il a changé", disent à nouveau les entourages (...) Entre les deux dates, une pratique du pouvoir qui a péniblement évolué, de l’hyperprésidence au retrait contraint des premières loges. Et un certain nombre de crises, économique, financière, diplomatique, militaire, de ces événements qui, nous dit-on, trempent le caractère d’un homme et forgent le profil du futur candidat (...) Pièce à pièce, se mettent en place les grands éléments du récit qui va se déployer pendant la présidentielle. Enjeu: gommer les aspérités, réécrire l’histoire, défaire l’indéfendable, changer de changement, passer de l’apologie de la rupture à celle de la continuité. (...) Les ficelles sont grosses mais potentiellement efficaces, surtout dans le cadre d’une élection qui favorise plus la mystique que la politique. A la gauche de démonter ce délicat travail de sublimation et d’y opposer une alternative crédible."
Ouest-France (Michel Urvoy)
"Voici que l'on entre dans le vif du sujet. Meeting de lancement de Ségolène Royal hier, d'Arnaud Montebourg ce soir, de Jean-Luc Mélenchon mercredi. Banquet républicain de Jean-Louis Borloo, hier, pour crédibiliser sa candidature. Remaniement gouvernemental après le départ probable, jeudi, de Christine Lagarde au FMI, avec l'espoir à l'Élysée d'embarquer le radical Jean Leonetti. Départage mercredi entre Eva Joly et Nicolas Hulot. Conférence de presse de Nicolas Sarkozy sur l'économie, ce matin, l'occasion de discréditer Martine Aubry, à la veille de sa candidature… Cette semaine a tout d'une ligne de départ sur laquelle plusieurs compétiteurs peuvent croire en leur chance depuis que l'élimination de Dominique Strauss-Kahn a remis les compteurs à zéro."
L'Union (Jean-Michel Roustand)
"Enfin un week-end qui fleure bon la présidentielle. À l’extrême gauche, le NPA a trouvé un successeur à Olivier Besancenot (...) quittant le devant de la scène parce que ses convictions le poussent à ne pas personnaliser ses succès électoraux, c’est rare. Chapeau bas (...) Au centre aussi, ils ont un présidentiable de rechange. (...) si ce n’est pas Borloo, ce sera Morin ou l’inverse. (...) Contrairement à celles de La Fontaine et du centre, les cigales affables du PS ne seront pas dépourvues lorsque la bise sera venue. À peine l’été arrivé, elles se mettent à chanter. Ségolène Royal aimerait entendre les militants scander « on prend les mêmes et on recommence". Pourtant, tout indique que les primaires socialistes se joueront entre l’ex-mari de la candidate de 2007 et la fille de celui qui devait être candidat en 1995. C’est ce qu’on appelle le renouvellement. Le premier se veut « normal", Coluche aurait rajouté « donc blanc" (...) En bonne Chti, la seconde devrait déclarer sa candidature en déroulant une banderole du beffroi de l’hôtel de ville de Lille."
La Charente Libre (Dominique Garraud)
"Désormais, pratiquement tous les prétendants à la présidentielle sont en piste pour une pré-campagne fertile en combats fratricides et grandes manoeuvres. À gauche, malgré les classiques promesses de débattre "au fond", la campagne des primaires s'annonce déjà musclée entre les favoris Hollande et Aubry et l'outsider Royal déterminée à rééditer son "hold-up" de 2007. Après l'investiture de Nicolas Hulot ou d'Eva Joly, les Verts auront aussi à l'évidence du mal à dépasser la violence des échanges entre les deux candidats lors des primaires. L'horizon présidentiel est tout aussi compliqué pour Nicolas Sarkozy, toujours au plancher dans les sondages, menacé d'être éliminé au premier tour par Marine Le Pen et confronté à un trop plein de candidatures dissidentes à droite. Dans ce tour de chauffe présidentiel, Nicolas Sarkozy affecte la discrétion. Il n'en laboure pas moins le terrain au rythme de deux déplacements en région par semaine et de multiples entretiens et pressions pour décourager les Borloo ou autres Villepin de se présenter au risque de provoquer un nouveau 21 avril "à l'envers"."
Le Courrier Picard (Daniel Muraz)
"La campagne présidentielle n'est pas lancée, mais les préliminaires sont bien entamés. (...) Ségolène Royal, Jean-Louis Borloo et Philippe Poutou n'ont rien en commun, sinon d'être, à leur manière, tous des outsiders pour le scrutin de 2012. Avant l'annonce de Martine Aubry, qui va monopoliser les commentaires, c'était l'occasion d'exister. C'est clairement l'objectif de Ségolène Royal… Mais on ne peut être et avoir été. (...) À un autre niveau, la situation est similaire au NPA. Avec ce candidat au profil de syndicaliste charismatique, la formation d'extrême gauche vise à rééditer le coup de Besancenot. Mais (...) la ligne sectaire (...) a renvoyé les projections post-trotskistes à un avenir groupusculaire, tandis que la dynamique et les espérances de la gauche de la gauche sont portées par Jean-Luc Mélenchon et sa stratégie - jusqu'ici gagnante - du Front de gauche. Jean-Louis Borloo n'est pas dans la même problématique. Hier, il lançait son alliance « anti-FN" sur une « troisième voie" occupée par le MoDem. Mais, lui qui a été ministre sans discontinuer de 2002 à 2010 est-il vraiment un outsider dans cette campagne ?"
Le Progrès de Lyon (Francis Brochet)
"L'élection présidentielle est, dit-on, la rencontre d'un peuple avec un homme - ou une femme. Un moment exceptionnel d'accordance des désirs, parfois d'ailleurs sans lendemain... L'échéance approche. Hier, Jean-Louis Borloo et Ségolène Royal nous ont confirmé leur désir d'avenir. Cette semaine, les socialistes ouvrent leur parade amoureuse, les écolos choisissent leur prétendant, et notre Président joue le mari sortant qui entend bien le rester. Déjà les gazettes, ces marieuses trop pressées, nous content le succès de tel ou telle, et impriment les bans. Mais ne nous y trompons pas : le temps des épousailles est loin. Les travaux d'approche sont à peine entamés, les préliminaires encore une rêverie sans objet. Les désirs s'expriment, mais le peuple n'est pas prêt pour la rencontre: il regarde, il observe. Lui sait l'affaire trop grave (cinq ans, c'est long) pour précipiter son choix."
L'Est Républicain (Rémi Godeau)
"Jean-Louis Borloo n'a pas franchi le pas, hier, à Épinay. Trop tôt. Conscient sans doute que pour donner envie, il faut quand même se dévoiler, le radical a assuré: "Se préparer, ce n'est pas hésiter". À Arçais, Ségolène Royal a, elle, tenté de se relancer. Comme s'il n y avait qu'un remède à son décrochage dans les sondages: se déclarer davantage (deux fois!). Bien sûr, l'annonce de Martine Aubry, demain, est la plus attendue. Pas de simple "oui" au JT à la manière d'un François Mitterrand. Pas de fax lapidaire à la Lionel Jospin. La première secrétaire du PS aurait opté pour une brève allocution solennelle, au milieu de "vrais gens", à Lille. Car terroir et proximité paient. En 1981 et 1988, Jacques Chirac dit sa flamme aux Français depuis un bureau parisien: échecs. En 1995 et 2002, le Nord et Avignon lui ouvrent les portes de l'Élysée. Surprendre reste un atout. Nicolas Sarkozy pourrait choisir Internet. Plus tard. Le chef de l'État va pour l instant s attacher à saturer l'espace médiatique pour couvrir la voix de la candidate Aubry. Une déclaration de guerre avant 2012."
La Montagne (Xavier Panon)
"la première secrétaire va créer autour d’elle une dynamique, forte de sa réussite à la tête du PS et de sa capacité à rassembler d’abord à gauche. Pour ses concurrents, François Hollande, qui faisait la course en tête, Ségolène Royal qui marchait hier sur les eaux de l’ordre juste en son marais poitevin, Manuel Valls de retour, Arnaud Montebourg en insurgé de la mondialisation, la partie se complique. Mais le caractère inédit de cette primaire la rend imprévisible. Ce qui ne tue pas rendant plus fort, le (ou la) vainqueur, en sortira plus légitimé face à Nicolas Sarkozy. Car le président, pour ceux qui en douteraient, est bel et bien l(...) en campagne. Il n’oublie jamais de porter des coups, sinon bas, du moins pas forcément à la hauteur de la présidentialisation qui lui est prêtée. Entre ses menaces à Jean-Louis Borloo qui en a remis une couche hier, une blague non pas corrézienne mais élyséenne sur Hollande, sa dénonciation de l’irresponsabilité économique du PS, la défense aujourd’hui de son bilan, c’est bien un Sarkozy de combat qui veut faire mentir les sondages."
Sud-ouest (Bruno Dive)
"Il n'y a pas que les lycéens de première ou de terminale qui doivent subir cet été l'épreuve du bac. Les candidats à l'élection présidentielle n'y coupent pas non plus. Des fuites fâcheuses - organisées par qui ? - peuvent pareillement se produire. Ainsi sait-on déjà tout du lieu, de l'heure et presque du propos qui caractériseront demain, à Lille, la déclaration de Martine Aubry aux Français. La seule inconnue réside dans le degré d'émotion de la candidate. Car cet oral là est une épreuve autrement plus redoutable que le repêchage au bac ! Certains s'y sont cassé les dents qu'ils avaient pourtant longues. Beaucoup étaient pourtant des forts en thème, des premiers de la classe, voire des Premiers ministres. Mais Rocard Michel ne regardait pas ses examinateurs en face ; Balladur Edouard voulait leur en imposer depuis son bureau à dorures de Matignon ; quand à Jospin Lionel, il avait cru subtil de remplacer l'oral par l'écrit et d'envoyer un fax : recalé sans épreuve de rattrapage."
Le Midi Libre (François Martin)
"Saint-Sauveur, ça ne s’invente pas ! Depuis cette gare réhabilitée de Lille, Martine Aubry se mettra, demain, sur les bons rails. Ceux qui devraient la conduire à la présidentielle. Auparavant, elle doit convaincre ses amis socialistes. Le peuple de gauche, aussi. Pour cela, se lancer dans une primaire redoutable. Véritable machine à perdre... ou exercice éminemment démocratique. L’avenir le dira vite. Les socialistes seraient stupides d’ouvrir la boîte de Pandore : celle des divisions, des coups bas, des boules puantes. Tout aujourd’hui leur sourit. Les sondages. L’état de la sarkozie. Les divisions à droite. La montée du Front national... Martine Aubry l’a bien compris, qui a décidé de rompre la glace. Et de se jeter dans le plus périlleux combat de sa vie. Pour elle, il s’agit bien d’une revanche. La jeune énarque rêvant de l’Élysée sera passée par tous les états politiques. Ascension fulgurante. Descente aux enfers. Et enfin, résurrection."
La République des Pyrénées (Jean-Michel Helvig)
"Les centristes (...) risquent de passer un peu à la trappe d'ici la trêve de l'été. Car si la fondation officielle de l'ARES ( Alliance républicaine, écologiste et sociale) se tient dans la ville où François Mitterrand, voici quarante ans, a entamé à la tête d'un nouveau PS, une marche victorieuse vers l'Elysée, le symbole a ses limites faute d'un " Mitterrand " centriste. Jean-Louis Borloo continue de préparer les esprits à sa candidature, mais on se demande toujours si son propre esprit y est résolu, affirmant d'un côté que son entrée en lice serait une antidote à un 21 avril " à l'envers " pour la droite en élargissant l'offre électorale, mais qu'il se montrerait " responsable " si le risque d'une élimination de son camp au second tour se profilait. (...) François Bayrou (...) reste à l'écart en faisant le calcul que les rêves d'émancipation des Borloo, Morin et autres Villepin seront écrasés sous l'UMP, par tentations ministérielles, soumissions électorale ou intimidations - pour ne pas dire plus - téléguidées de l'Elysée."
La République du Centre (Jacques Camus)
"il y a quelque chose d’un peu ridicule dans cette mise en scène de la candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste pour la présidentielle. (...) Sûr que le 28 juin 2011 ne ressemblera pas au 11 décembre 1994, lorsque son père avait fait part de son renoncement à la présidentielle sur le plateau de « 7 sur 7" animé par celle qui allait devenir Madame Strauss-Kahn. (...) Martine Aubry, elle, va se lancer par « devoir" autant que par envie. Parce qu’elle a subi, après « l’empêchement" de DSK, les pressions d’une bonne partie de l’appareil du PS. C’est précisément cette image « d’apparatchik" qu’elle va devoir gommer pour élargir son électorat. Le vrai-faux suspense ayant entouré sa candidature a créé une attente. Il a donc fallu « théâtraliser" l’événement pour banaliser les autres candidatures. C’est sous pression que Martine Aubry va s’exprimer, demain, car elle va devoir se débarrasser des habits austères de la première secrétaire pour endosser le costume plus attrayant de candidate à la présidentielle. Enfin, on entre dans le vif du sujet."
La Nouvelle République (Denis Daumin)
"L'Alliance, c'est son nom, est née de cette évidence. Et autour de cette mission, les apôtres peu à peu se resserrent. Le centre n'est plus " cet agrégat inconstitué de tribus désunies " pour reprendre l'image de Mirabeau décrivant la France d'avant la Révolution. Le centre se rassemble, le centre se recentre, le centre se concentre. Parti radical, Gauche moderne, Nouveau Centre ou Convention démocrate, toutes ces filiales, micro entreprises parfois, n'ont plus de raison d'être puisque l'heure est à l'Alliance. On observera qu'il manque un pilier fondamental à cette arche, le MoDem. Que François Bayrou, oint du saint chrême par sa campagne de 2007, n'est pas homme à faire allégeance, à moins d'inaccessibles conditions. Et l'on ajoutera qu'il n'y a guère de place, dans la mêlée de 2012, à la nuance centriste lorsque la gauche, la droite et les frontistes marcheront les uns vers les autres, à rangs serrés. Mais à cette étape, il sera toujours temps de faire alliance."
L'Alsace (Patrick Fluckiger)
"Depuis les débuts de la Ve République, le centre n'en finit pas de vouloir exister, sans jamais y parvenir vraiment. (...) Bayrou sera à nouveau candidat l'année prochaine. Et voici que Borloo tente à son tour de bâtir une " Alliance " capable de se faufiler entre les blocs, en regroupant les débris laissés par la création de l'UMP, puis par le divorce Bayrou-Morin et par les déçus de l'ouverture sarkozienne. (...) La Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, ancien maire de Mulhouse, fait partie de L'Alliance. En 1973, les Réformateurs de JJSS englobaient le Parti démocrate socialiste d'Emile Muller, alors maire de Mulhouse en exercice. L'histoire ne se répète pas, mais il lui arrive de bégayer… Les Réformateurs déjà, pouvaient compter sur un marketing de tout premier ordre. Marketing dont Jean-Louis Borloo maîtrise la technique à merveille. Encore lui faudrait-il des troupes pour faire mieux que ses précurseurs. Et il ne les a pas plus que Lecanuet et JJSS, voici 38 ans."
Le Journal de la Haute-Marne (Patrice Chabanet)
"Ira, ira pas ? Martine Aubry devrait mettre fin demain à cet insoutenable suspense, en annonçant sa candidature aux primaires socialistes. On imagine mal qu'elle réédite le coup de son père, Jacques Delors, qui avait attendu la dernière minute pour dire qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle de 1995. La patronne du PS, dont on dit qu'elle n'avait pas une folle envie de se lancer dans la bagarre, devra donc mener désormais une bataille sur deux fronts. En interne, il lui faut rattraper François Hollande, favori dans les sondages, même si l'appareil du PS ne lui est pas favorable. Elle doit aussi compter sur les autres concurrents. Ainsi Ségolène Royal ne s'avoue pas vaincue, en dépit des enquêtes d'opinion qui ne la classent pas dans les favoris. Ce n'est pas un hasard si la présidente de Poitou-Charentes a attendu hier pour annoncer officiellement sa candidature. Une manière de parasiter avec trois jours d'avance le message de Martine Aubry."
La Presse de la Manche (Jean Levallois)
"Les candidatures pour l'élection présidentielle se précisent. C'est-à- dire qu'elles se font de plus en plus nombreuses, en attendant que la chasse aux signatures impose une première sélection, ou que la lucidité provoque un retrait intelligent. (...) Etre candidat, à ce niveau, est une rude tâche. Et l'on peut être surpris de toutes ces vocations qui s'épanouissent aux premiers jours de l'été. Mais si la règle veut qu'il n'y ait qu'un élu, il faut dissocier les deux aspects d'une élection. Il y a la victoire qui est sans doute belle mais difficile, et qui n'est pas donnée à tout le monde. Le désir, en effet, ne suffit pas. Par contre, faire acte de candidature est davantage à la portée d'un plus grand nombre de personnes. Soit par désignation, soit surtout par autoproclamation, ce qui est évidemment plus facile, et qui permet de s'offrir, pour quelques mois, une tribune. De ce point de vue, être candidat devient un plaisir."
DIVERS
L'Humanité (Michel Guilloux)
"Le sommet européen de la fin de semaine a coïncidé avec la désignation du nouveau président de la Banque centrale européenne. Ce sera l'Italien Mario Draghi, poussé par Berlusconi et soutenu par Nicolas Sarkozy. On n'aurait pu mieux choisir. Ce monsieur n'a-t-il pas présidé aux destinées européennes de la banque Goldman Sachs ? Celle par qui la crise des subprimes est arrivée et qui, comme tant d'autres sur la planète finance, une fois renflouée, repart de plus belle dans ses opérations spéculatives ? À l'heure où la Grèce est sommée de n'avoir pour seule alternative que la ciguë ou la saignée, le signal est clair. (...) les banques ont-elles spéculé à la fois sur des marchés dangereux et sur des " outils " pariant sur la dégringolade de ceux-ci ? Aux peuples de payer l'addition. Se sont-elles mises à spéculer sur les dettes publiques ainsi créées, grâce à des taux complaisants de ladite Banque centrale ? Aux peuples de payer, par des sacrifices sans précédent, de la Grèce au Portugal, et par une superaustérité implacable, comme la France."
La Croix (Jean-Christophe Ploquin)
"Aujourd?hui commence au Cambodge l'un des procès les plus importants de l'histoire de ce pays. Trente-deux ans après la fin du régime khmer rouge, quatre de ses principaux dirigeants vont comparaître devant un tribunal mixte comprenant des magistrats cambodgiens et internationaux. Ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité : d'avril 1975 à janvier 1979, sous la houlette de Pol Pot, un pouvoir fanatique, d'idéologie communiste, a en effet exterminé deux millions de Cambodgiens ? soit un quart de la population (...) L'obstination de la communauté internationale et des militants locaux des droits de l'homme pour que justice soit rendue aura donc été précieuse. Grâce au tribunal, près de quatre mille personnes ont pu se porter partie civile. Les débats, qui vont durer plusieurs mois, aideront peut-être le Cambodge à panser ses plaies."