Série de suicides de pères français ne pouvant « plus rencontrer l’enfant enlevé par leur mère ».
Article publié le 15 décembre 2010 dans l’édition du soir du quotidien Mainichi, en page « Affaires générales » (p.9)
Traduction du service de communication et d’information de l’ambassade de France
L’UMP, le parti au pouvoir, et le PS, le principal parti de l’opposition, ont présenté chacun leur propre projet de résolution. Le projet socialiste fait tout d’abord une comparaison entre les systèmes français et japonais, en indiquant que si l’enlèvement d’enfant est un crime grave en France, il n’est pas puni au Japon, et que si le droit français reconnaît le droit de visite, ce n’est pas le cas dans le droit japonais. Le texte ajoute qu’ « au Japon, la décision du tribunal d’accorder un droit de visite au parent français n’a pas de force contraignante dans le cas d’un refus du parent japonais » et que si « en France, il est possible de passer le week-end avec l’enfant, au Japon, le plus souvent, seules quelques heures sont accordées chaque mois ». Il évoque également les cas où l’un des parents soumet l’enfant à un « lavage de cerveau » et fait naître chez lui une impression négative de l’ex conjoint.
Le projet de résolution demande aussi, entre autres, l’égalité des sexes en matière de droit parental et l’instauration d’un droit de visite. Du côté de l’UMP, le contenu du texte est similaire, et la majorité des parlementaires y est favorable. Les deux partis devraient adopter ce projet en janvier prochain.
Plus de 200 cas d’enlèvement d’enfants sont recensés entre le Japon et l’Occident, et cette question s’est transformée en problème diplomatique. La France et le Japon ont créé l’an dernier un comité consultatif commun, mais selon le gouvernement français, deux pères français qui ne pouvaient pas rencontrer leur enfant se seraient suicidés en juin et novembre, en faisant également un problème de société.
La « mixité culturelle » est un préalable au mariage transnational, selon le Sénateur Yung
Nous avons rencontré le Sénateur Richard Yung (PS), initiateur de ce projet de résolution.
« Une étude réalisée cette année au Japon a montré la tendance à un partage des tâches selon lequel la mère s’occupe de l’enfant et le père travaille. Pour cette raison, il apparaît comme naturel y compris au tribunal qu’après un divorce, le père « qui travaille à l’extérieur » ne puisse pas rencontrer son enfant. Toutefois, en France, il est normal que le père continue de s’occuper de l’enfant même après le divorce, et il faut accorder un droit de visite ».
« Dans le cas d’un mariage transnational, deux cultures différentes coexistent. C’est aussi pour cette raison que nous demandons au Japon de rejoindre la Convention de la Haye ».
« La France, qui a créé en 2009, avant les autres pays occidentaux, un comité consultatif avec le Japon, souhaite une participation active des responsables du Ministère de la Justice, dont cette question est du ressort direct, et pas seulement ceux du Ministère des Affaires étrangères ».