Une délégation de parlementaires de gauche s'est rendue, le lundi 19 septembre 2011, au centre de rétention administrative situé dans la commune du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), en France. A la sortie, pointant du doigt le sort réservés aux enfants de migrants, ils ont relayé la parole des retenus qui se plaignent régulièrement de conditions de rétention dégradantes.
C'est au bout des pistes de l'aéroport de Roissy que les deux complexes, les nouveaux centres de rétention 1 et 2 d'une grande envergure avec une capacité de 240 places, ont été construits et inaugurés cet été. Coincidence du calendrier : dès l'arrivée des parlementaires, le centre de rétention numéro 3 venait d'ouvrir officiellement ses portes.
La députée Georges Pau-Langevin (PS), les sénateurs Bariza Khiari (PS), Claudine Lepage (PS) et Richard Yung (PS), sont venus constater, hier, l'ampleur des dégâts causés par l'industrialisation de la rétention.
A la sortie, la sénatrice des Verts, Alima Boumediene-Thiery témoigne de son indignation : « C’est de plus en plus l’enfermement. Cette prison pour étrangers, pourrait-on presque dire, voit s’appliquer une législation qui est de plus en plus difficile, de plus en plus répressive. Par exemple, l’allongement du temps de la durée de l’enfermement qui est arrivée à 45 jours. On a aussi le fait qu’on a de plus en plus d’arrestations au faciès. Donc cette logique d’enfermement me révolte ».
Pour sa part, Georges Pau-Langevin est indignée par le traitement réservé aux enfants : « Moi à chaque fois, ce sont les chambres pour les enfants. C’est quelque chose que je ne supporte pas. Et je trouve même qu’on sent bien que l’administration est mal à l’aise, donc ils nous montrent. Vous voyez, on a prévu des couches, on a prévu du lait Galia, on a prévu des petits pots. Mais plus ils nous montrent cela, plus c’est insupportable parce qu’on se dit que ce n’est vraiment pas la place de l’enfant. Nous, dans la mission que nous avions faite sur les centres de rétention, nous avions demandé qu’on ne puisse plus mettre des enfants en rétention ».
Tous sont unanimes pour demander la suppression des centres de rétention. « C'est une visite symbolique, à titre d'engagement personnel » des parlementaires, a précisé pour sa part Yves Terrenoire du Réseau Education sans frontières (RESF 77). L'organisation, dont des représentants étaient également sur place, ne cesse de dénoncer les conditions de rétention et de relayer les doléances exprimées par les retenus.
RFI (20/09/11)