De passage à Singapour dans le cadre de la visite du Premier ministre français, Richard Yung, sénateur PS représentant les français hors de France depuis 2004, connaît bien les réalités des Français de l’étranger. Nous lui avons posé trois questions
Lepetitjournal.com – Quel est l’objet de votre visite et quels seront les thèmes abordés ?
Richard Yung – Dans le cadre de sa visite à Singapour, le Premier ministre Jean Marc Ayrault est accompagné par deux ministres du gouvernement dont Hélène Conway -Mouret, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger ainsi que d’une délégation dont je fais partie. L'objectif de ce déplacement s'inscrit clairement dans les orientations fixées par le président de la République lors de la conférence des ambassadeurs, à savoir renforcer notre action économique en Asie. D’autre part, notre visite a un but très précis comme l’a exprim le Premier ministre : expliquer à la communauté française vivant à Singapour la politique mise en place par le gouvernement notamment dans le secteur de l’enseignement avec la réforme du système d’attribution des bourses.
Me concernant, je connais bien la région que je sillonne régulièrement en tant que sénateur représentant les français hors de France et j’ai toujours eu un intérêt pour les questions de propriétés intellectuelles. Chef de file pour le groupe socialiste sur ces questions, j’interviens régulièrement sur les dossiers relatifs aux brevets, au droit d’auteur, à la lutte contre la contrefaçon, au droit des inventions des salariés. La protection de la propriété industrielle est d’ailleurs très avancée dans la région.
Quelles sont les conséquences pour les familles de la fin de la prise en charge (PEC) des frais de scolarité ?
L'un des engagements forts de François Hollande lors de la campagne présidentielle était la suppression de la prise en charge des frais de scolarité pour les élèves français de seconde, première et terminale, inscrits dans les établissements d'enseignement français à l'étranger.
Les effets négatifs de la PEC sont bien connus : injustice, charge excessive notamment due à l'augmentation immodérée des frais de scolarité dans certains établissements, discrimination à l'égard des élèves non français. Il était donc normal que le gouvernement traduise rapidement cette mesure qu’il ne faut pas considérer comme une coupe sèche mais plutôt comme une mesure plus équitable. C’est ce que nous expliquerons aux parents d’élèves lors de notre visite au Lycée Français de Singapour vendredi avec la ministre Hélène Conway-Mouret.
Quelle est votre vision sur le rôle des expatriés ? L’étude HSBC qui vient d’être publiée met en évidence le plébiscite de Singapour pour partir en expatriation. N’avez-vous pas peur de la fuite des cerveaux ?
Non, au contraire ! je pense que c’est une bonne chose que des chercheurs, des enseignants partent à l’étranger, ils sont des acteurs à part entier. Ils véhiculent l’image de la France et de son savoir faire. C’est une plus-value. Ce sont des personnes ouvertes au monde qui font circuler des idées. Il en est de même pour les étudiants étrangers, il ne faut pas avoir de craintes mais plutôt les accueillir dans un monde où la concurrence est rude...
Propos recueillis par Carole Chomat (www.lepetitjournal.com-Singapour) vendredi 19 octobre 2012
Richard Yung a passé une grande partie de sa vie à l'étranger, il a vécu plus de 34 ans hors de France. C’est un des 12 sénateurs représentant les Français établis hors de France qui a le même rôle que celui de tout autre sénateur. Il ne représente pas les Français de tel ou tel pays, car sa circonscription est constituée du monde entier.
Carole Chomat, Le Petit Journal, 19/10/2012