Les Échos, Par Véronique Chocron | 20/03 | 07:00
L'examen du projet de loi bancaire débute aujourd'hui au Sénat. Plusieurs amendements durcissent le texte.
Un amendement porté par le groupe socialiste et le rapporteur, Richard Yung, demande en effet aux banques et aux entreprises d'investissement de préciser pays par pays leurs résultats avant impôt, le montant total des impôts dont les entités sont redevables et les subventions publiques reçues - comme le prévoit la directive européenne CRD4, le tout dès 2014.
Autre priorité, la majorité réclame davantage de vigilance sur l'activité de prêt bancaire aux « hedge funds ». Une banque pouvait, à ce stade de l'examen du projet de loi, conserver cette activité au sein de la maison mère si l'exposition était sécurisée par un collatéral, un actif servant de sûreté. Le groupe socialiste veut amender le texte, en confiant à la future Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le pouvoir de contrôler la quantité, la qualité et la disponibilité des actifs utilisés en garantie. Si ces derniers ne sont pas suffisants, ces prêts à des fonds alternatifs devront être réalisés par la filiale cantonnée, qui regroupera les activités spéculatives.
Transparence et encadrement
Les sénateurs PS souhaitent aussi davantage de transparence et de règles sur les marchés des produits dérivés ayant comme sous-jacents des matières premières agricoles - l'AMF pourrait ainsi imposer des limites de position maximales. Le groupe PS entend par ailleurs renforcer l'encadrement des acteurs du trading à haute fréquence, tandis qu'un amendement procurerait davantage de pouvoir à l'ACPR pour contrôler l'acquisition de filiales ou l'établissement de succursales hors de l'espace économique européen.
Enfin, les sénateurs socialistes entendent préciser le plafonnement des commissions d'intervention, prélevées pour les paiements réalisés sans provision suffisante sur le compte. Ils prévoient d'instituer des plafonds spécifiques, plus bas pour les clients qui bénéficient du service bancaire de base ou de la gamme de paiements alternatifs.