PARIS, 11 juin 2013 (AFP) - Le Sénat a observé mardi à 14H30, à l'ouverture de la séance, une minute de silence en souvenir de Pierre Mauroy, décédé vendredi, après de vibrants hommages du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et du président PS du Sénat Jean-Pierre Bel.
"Pierre Mauroy avait choisi le Sénat pour exercer l'ultime mandat confié à lui par le peuple français", a rappelé Jean-Marc Ayrault.
Pierre Mauroy fut sénateur pendant près de 20 ans, de 1992 à 2011.
"Il était une vigie, une mémoire vivante et il exerçait une force de garant. Il était un protecteur, protecteur des principes et des valeurs de la République, protecteurs des gens et parmi eux les plus modestes (...) protecteur de la France à travers sa volonté de susciter et d'accompagner les changements de notre société", a déclaré le chef du gouvernement.
"S'exprimant au sujet de la mort, Pierre Mauroy l'avait comparée à la mer: +La fin de vie, je la vois un peu comme la mer, comme quelque chose qui s'impose à vous majestueusement avec solennité, beaucoup de force, une très grande beauté.+", a-t-il poursuivi.
"C'est sur la beauté singulière de son verbe dans l'instance de la République qui la respecte le plus, le Sénat, que je veux conclure mon hommage", a ajouté le Premier ministre.
Le président PS du Sénat a pour sa part souligné que Pierre Mauroy avait "achevé son mandat de sénateur au moment où le Sénat a connu l'alternance".
"Idéaliste et pragmatique" comme Premier ministre de François Mitterrand, "il met en oeuvre la même volonté de transformation de la société, à partir d'un +programme dont le contenu explore le possible+", a-t-il rappelé.
Jean-Pierre Bel a évoqué les "réformes fondatrices pour les droits et libertés des citoyens", évoquant notamment l'abolition de la peine de mort, la libération des ondes, les 39 heures et la retraite à 60 ans.
"Orateur remarquable, chacun se souvient ici de sa dernière intervention en séance publique pour défendre notre système de retraite, +cette ligne de vie, cette ligne de combat+, pour les salariés usés par des travaux pénibles", a-t-il relevé.
Jean-Pierre Bel a particulièrement souligné parmi ces réformes les lois de décentralisation, qui "ont posé les fondements d'une nouvelle citoyenneté" et "donné lieu à une véritable révolution silencieuse".
"Il voulait beaucoup pour les autres, et, pour nous, il nous demandait d'être +les héritiers de l'avenir+", a-t-il conclu.