Les Échos / Guillaume de Calignon / Journaliste | Le 26/02 à 07:00
L'agence boucle sa première année d'existence.
Elle doit désormais signer des accords de partenariat avec les régions.
Pour preuve, Business France a accompagné près de 9.800 entreprises exportatrices différentes l'an dernier dans leur développement à l'international. Dans son contrat signé avec l'Etat en mars 2015, la nouvelle agence avait pour objectif d'accompagner 9.400 entreprises par an au cours des trois prochaines années. Parallèlement, Business France, chargé du programme des volontaires internationaux en entreprise (VIE), a aussi rempli le contrat : le nombre de VIE a augmenté de 7 % entre 2014 et 2015, avec 9.006 VIE en poste dans 130 pays.
Le problème des dispositifs d'aides à l'exportation en France est leur émiettement et le manque de cohérence qui en découle.
En ce sens, comme le dit Alain Bentéjac, président du Comité national des conseillers du commerce extérieur, « la création de Business France simplifie l'organisation pour les entreprises, même si les relations entre les chambres de commerce et l'agence pourraient être encore améliorées ».
Si le déficit commercial de la France hors énergie et matériel militaire s'est légèrement creusé l'an passé, l'Hexagone comptait l'an dernier 4.000 entreprises exportatrices de plus qu'en 2014. La création de Business France a probablement joué un rôle dans cette hausse.
Trois ministères
Ce bras armé de la France à l'exportation dépend aujourd'hui de trois ministères : les Affaires étrangères, puisqu'il s'agissait d'un des chevaux de bataille de Laurent Fabius, l'ex-ministre, chantre de la diplomatie économique ; Bercy - c'està-dire Emmanuel Macron - ; et l'Egalité des territoires, qui dépend aujourd'hui de Jean-Michel Baylet. Cette triple tutelle ne simplifie pas les choses. Mais « la tutelle du Quai d'Orsay et du ministère de l'Economie est utile. Nous avons besoin de la compétence des directions de Bercy et de la mobilisation des ambassadeurs », estime Muriel Pénicaud.
Reste désormais à signer des accords de partenariat avec les régions. La cessation de paiements l'été dernier de l'Entreprise Rhône-Alpes International (Erai), structure d'aide à l'exportation qui servait aussi de vitrine de la région à l'étranger, pourrait faciliter les choses. Cette mésaventure va peut-être inciter les élus locaux à plus de réalisme en la matière.