LE MONDE | 31.03.2016 à 12h30 | Par Isabelle Chaperon
C’était l’une des promesses phares du candidat Hollande. Trois ans après sa création, la Banque publique d’investissement – rebaptisée Bpifrance – se révèle un succès. Elle finance 60 000 entreprises françaises, dont l’essentiel sont des PME et des TPE. Attentif au symbole, son directeur général, Nicolas Dufourcq, pourfendeur du parisianisme, a d’ailleurs choisi jeudi 31 mars de présenter son bilan d’activité 2015 à Ancenis (Loire-Atlantique), chez Manitou, le spécialiste de la manutention.
La naissance de la banque publique, par la loi de décembre 2012, avait pourtant été accueillie avec inquiétude, alors que les élus locaux – Ségolène Royal en tête, alors vice-présidente de Bpifrance et présidente de la région Poitou-Charentes – ne cachaient pas leurs intentions de se mêler de sa gestion. Des Sociétés de développement régional à la faillite du Crédit lyonnais, les histoires de banques aux ordres du politique finissent mal, en général. D’aucuns se demandaient à quelle vitesse allaient fondre les 20,5 milliards d’euros de fonds propres alloués à Bpifrance ?
Ils y sont toujours, moins les 2 milliards qu’elle n’a jamais reçus (mais dont « elle n’a pas besoin », assure M. Dufourcq). L’institution codétenue par l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations est rentable : elle a enregistré un bénéfice net part du groupe de 666 millions d’euros. C’est moins qu’en 2014, année où elle avait gagné 1,3 milliard après avoir bénéficié d’une réévaluation de sa participation dans l’opérateur télécom Orange.