Paris, FRANCE | AFP | lundi 09/05/2016 - 20:57 UTC
La porte-parole du PS Corinne Narassiguin a dénoncé lundi la volonté des députés frondeurs de créer une "minorité de blocage" en s'alliant avec la droite "pour faire tomber" le projet de loi travail, en cours d'examen à l'Assemblée.
"On a une claire, large majorité au sein du groupe socialiste (à l'Assemblée) pour voter le texte, et il manque en réalité une toute petite poignée de députés sur qui les frondeurs font pression pour créer une minorité de blocage", a pointé Mme Narassiguin au cours d'un point presse, à l'issue du bureau national hebdomadaire du PS.
"Ca n'est pas vraiment le respect de la démocratie de créer des minorités de blocage en faisant alliance avec la droite pour faire tomber un texte avant même d'avoir discuté sur les compromis possibles", a-t-elle ajouté.
Selon Mme Narassiguin, les "frondeurs" essayent d'exercer des "pressions" sur "sept-huit personnes".
La majorité du PS juge pour sa part nécessaire "d'aller au bout du dialogue, de chercher le compromis", a-t-elle expliqué.
"Il y a déjà eu des propositions qui ont été faites par le rapporteur (...) qui seront discutées demain matin au groupe, et donc nous espérons que cela permettra de trouver ce compromis sur cette loi, sans remettre en cause la philosophie du texte", a-t-elle dit.
Pour Mme Narassiguin le souhait du Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis est d'"éviter" l'usage du 49.3, et qu'il y ait "un vrai travail qui soit fait au groupe" pour y parvenir.
Preuve de cette volonté de dialogue, M. Cambadélis a rencontré lundi midi le Premier ministre Manuel Valls, et lui a recommandé d'"utiliser (...) toutes les procédures de l'Assemblée nationale qui permettent de pousser le plus loin possible le débat, pour montrer que vraiment on est dans une recherche de compromis", a expliqué un responsable du PS à l'AFP.
C'est dans cette logique que doit se comprendre l'usage du vote réservé lundi soir, selon ce responsable. "Le vote réservé, c'est parce qu'il y avait sur des amendements de suppression une volonté de faire tomber le texte immédiatement, avant même qu'il y ait débat (...) Le vote réservé ça permet d'aller au bout de la discussion sur tous les amendements de l'article 1", a justifié cette source.