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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

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Richard Yung
Octobre 2021

Les Echos, le 19/06 à 18:18, mis à jour à 18:26

En commission mixte paritaire, l'Assemblée Nationale et le Sénat ont adopté la loi de programmation militaire à la quasi-unanimité. Pour la première fois depuis vingt ans, les budgets des armées repartent en hausse. Et ce pour 7 ans d'affilée, sauf accident.

Réunis en commission mixte paritaire, les députés et sénateurs ont donné ce mardi leur feu vert à  la loi de programmation militaire 2019-2025. A la quasi-unanimité, puisque sur 14 voix, seul 2 députés LR se sont abstenus. Une petite année aura ainsi suffi à boucler ce projet qui consacre la remontée en puissance sur 7 ans du budget des forces armées françaises. 295 milliards d'euros de dépenses sont prévues afin de porter les dépenses de défense à quelque 2 % du PIB en 2025. « Il était plus que temps de mettre fin à 20 ans d'éreintement des armées », résume le sénateur Christian Cambon, président de la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat.

Un vote quasi unanime

Formellement, il reste encore deux votes l'un le 27 juin à l'Assemblée nationale et l'autre le 28 juin au Sénat pour une adoption définitive, mais de façon remarquable, cette loi d'orientation a fait l'objet d'un incroyable consensus. En première lecture, elle était déjà adoptée par 389 voix pour et 37 contre à l' Assemblée nationale et par 326 voix pour et 15 contre au Sénat !

Alors que le précédent gouvernement a engagé sans répit l'armée française sur de multiples théâtres d'opérations, le décalage avec l'attrition des moyens programmés par la loi de programmation militaire précédente était devenue illisible. Il faudra rester vigilant, plaide Christian Cambon, qui souligne que le Sénat a introduit de nombreuses clauses de sauvegardes dans le texte, pour s'assurer que la trajectoire envisagée ne sera pas reniée par les lois de finances successives.

Garde-fous

« Sachant que deux tiers des investissements sont prévus sur le dernier tiers de la LPM, nous avons insisté pour que le texte spécifie bien que le service national universel (SNU) ne sera pas financé par la LPM », explique-t-il. Appliqué à 700.000 jeunes, le SNU ne peut en effet consommer moins de 2 à 3 milliards d'euros, ce qui explique la volonté des parlementaires de sortir ce sujet du domaine des Armées. D'autres garde-fous ont été introduits, par exemple contre les variations des prix du pétrole, les surcoûts des Opérations extérieures au-delà de 1,1 milliard d'euros ou le produit des ventes immobilières. Désormais si l'armée vend son patrimoine, elle en gardera le bénéfice. La vente de l'îlot Saint-Germain à la ville de Paris, à une valeur d'au moins 50 millions d'euros en dessous du marché, est resté en travers de la gorge du Secrétariat général des armées.

L'empreinte Parly

Alors que 35.000 soldats français sont déployés dans le monde, la modernisation des armées peut démarrer. Blindés, patrouilleurs, ravitailleurs, la liste des commandes est longue, mais cette LPM se différencie des précédentes, non seulement parce qu'elle inscrit des moyens en hausse, mais aussi parce qu'elle se veut « à hauteur d'hommes ». « C'est l'empreinte personnelle de la ministre des Armées, Florence Parly », constate Christian Cambon qui salue l'engagement personnel de la ministre. Gilets pare-balle, paquetage, condition de vie, les dépenses pour satisfaire le « quotiden » des soldats sont prioritaires.

Contrôle resserré des marges des industiels

La remontée des budget satisfait évidemment les industriels, mais ceux ci se seraient toutefois bien passés d'un amendement introduit par le gouvernement au Sénat en mai dernier afin de contrôler davantage leurs marges. L'article 26 donne les moyens au gouvernement de contrôler les coûts de revient non seulement des titulaires d'un marché public mais aussi de leurs sous-traitants, histoire de lutter contre d'éventuels abus.

Un article intrusif qu'a tenté d'écarter le Conseil des industries de défense présidé par Eric Trappier, le Pdg de Dassault. Mais le gouvernement est ferme : les dépenses de défense augmentant, chaque euro investi doit être utile, comme l'a promis le président de la République lors de ses voeux aux armées. Quitte à mettre davantage sous surveillance les grands fournisseurs de la défense française, qui mettront davantage sous surveillance leurs sous-traitants...

Anne Bauer