A Madagascar, le Collectif des Français d'origine indienne interpelle les autorités malgaches au sujet de la recrudescence des kidnappings. Régulièrement la cible d'enlèvement contre rançon, la communauté française d'origine indienne vivant depuis des générations à Madagascar est très active dans l'économie du pays. Les enlèvements se sont multipliés ces dernières semaines.
Cinq hommes armés enlevant une femme à bord de sa voiture, en plein jour, dans un quartier du centre de la capitale. Ce énième kidnapping vendredi a suscité l'émoi et a fait la Une des médias locaux. Depuis, face l'absence de réaction des autorités malgaches ou de déclaration de l'ambassade de France, la communauté des Français d'origine indienne se sent délaissée.
« Ces cas s’intensifient, il n’y a malheureusement pas de réaction des autorités. Nous attendons qu’elles prennent les mesures qu’il faut pour assurer la sécurité. Plus personne n’est à l’abri et nous n’avons que l’autorité sur qui nous retourner », explique Feride Ismael, entrepreneur et membre du Collectif des Français d'origine indienne de Madagascar (CFOIM).
Les séquelles que laissent ces enlèvements sont nombreuses. Feride Ismael en sait quelque chose. Trois membres de sa famille ont été kidnappés et l'un d'eux n'a jamais été retrouvé : « Le quotidien devient invivable. Quand vous sortez de chez vous et que vous vous posez la question : vais-je arriver à mon travail ? Il en est de même pour chaque membre de votre famille. On ne peut plus vivre comme ça. La sécurité, c’est être tranquille dans sa tête, de pouvoir aller à son travail, aller faire ses courses, mais vous ne vous sentez plus en sécurité nulle part. Chacun va se balader avec un garde du corps. Est-ce ça la vie ? Non. »
Il y a un an, une cellule mixte composée de gendarmes et de policiers a été mise en place pour enquêter sur ces enlèvements. Jusqu'à maintenant, seuls quelques complices de second plan ont été arrêtés. Des arrestations qui n'ont pas permis de démanteler ces réseaux de kidnappeurs.