LesEchos.fr / Martine Robert / Le 31/01 à 06:53 / Mis à jour le 01/02 à 17:47
Francophonie, export de la scène française, grands événements culturels sont les axes majeurs de 2019. La Saison Africa 2020 se prépare, ainsi que le rapprochement avec l'Alliance française.
En mars 2018, le président de la République exposait son plan pour la francophonie. Nombre de mesures vont être mises en oeuvre par l'Institut français, dont les missions sont justement la promotion de la culture et de la langue française à l'étranger, tout en favorisant les échanges avec d'autres pays.
Pour ce faire, après avoir vu son budget décroître de 25 % entre 2011 et 2017, puis stagner en 2018, l'Institut français voit celui-ci progresser de 2 millions cette année : il atteint 41,3 millions d'euros, dont 32,1 millions de financements publics (ministères de la Culture et des Affaires Etrangères) et 8,6 millions de mécènes privés, auxquels s'ajoute 0,6 million de la Commission européenne.
Formation des enseignants
« Des moyens complémentaires vont être affectés à la formation des enseignants dans le monde, à l'évolution des méthodes d'apprentissage, notamment numériques, mais aussi aux initiatives pour moderniser l'image de la langue », précise la directrice générale déléguée, Anne Tallineau.
De la création de laboratoires de langue en Tunisie, associant intelligence artificielle et réalité virtuelle, au lancement d'un label d'excellence linguistique dans l'hôtellerie au Maroc, en passant par un concours international d'éloquence, les initiatives sont multiples. Le Français est la cinquième langue la plus parlée et la troisième langue d'affaires. Pas moins de 900.000 professeurs l'enseignent à 125 millions d'apprenants.
Le développement à l'international de la scène hexagonale passe, lui, notamment par les résidences artistiques dans le monde et des expositions numériques. « Le spectacle vivant, les arts visuels, l'architecture ou le design sont désormais mondialisés. Ils répondent à l'émergence d'une classe moyenne dans des pays comme la Chine, et aux attentes de professionnels de la culture soucieux d'échange et de réciprocité », poursuit Anne Tallineau.
Opportunités d'expertise
Géographiquement, l'Afrique demeure une priorité. Il s'agit de prendre appui sur les acteurs locaux, tels les jeunes festivals et centres d'art, en les accompagnant par de l'ingénierie culturelle. « Nous allons valoriser la Cinémathèque Afrique riche de 1.600 films, dont nous sommes dépositaires, et prendre en compte ces nouveaux artistes pour notre Saison Africa 2020 », précise la directrice déléguée.
Après avoir porté depuis quatre ans un programme d'éducation à l'image (Cined) qui réunit dix pays, l'Institut français a acquis la reconnaissance de la Commission européenne. « Cela nous a permis de remporter un nouveau programme aux côtés du Goethe Institut pour développer des festivals de cinémas européens », se félicite Anne Tallineau.
L'Institut français espère saisir d'autres opportunités d'expertises, en s'appuyant sur le double réseau des 98 instituts français et 137 antennes du ministère des Affaires Etrangères d'une part, et des 800 Alliances françaises dans 134 pays d'autre part. Le rapprochement avec ces dernières est d'ailleurs engagé. Les équipes parisiennes seront à terme regroupées boulevard Raspail, à Paris, dans le bâtiment de la Fondation Alliance française.
Enfin, l'institution est passée maître dans l'art d'organiser des « saisons culturelles croisées », comme France-Roumanie cette année, dans lesquelles les collectivités territoriales sont de plus en plus impliquées, via une vingtaine de conventions signées.