Le Journal du Dimanche, 14 avril 2019
Par Christophe Béchu et huit élus locaux de droite et du centre*
NOUS SOMMES DES MAIRES, nous sommes des élus de nos territoires. Nous sommes des élus situés aux avant-postes de la République.
Nous avons vécu de l’intérieur la crise de confiance exprimée par le mouvement des Gilets jaunes.
Nous avons vécu de l’intérieur l’organisation du grand débat voulu par le Président de la République.
Les attentes, les craintes, les questions des Français, nous les entendons chaque jour sur le terrain.
Le sentiment de déclassement, les doutes pour les générations à venir, le désenchantement, nous les mesurons au contact des habitants de nos villes, de nos quartiers, de nos campagnes.
Dans ce contexte, dans cette attente, la tentation est grande pour nos concitoyens de tourner le dos à l’Europe en ne votant pas ou en pensant renverser la table par des votes populistes.
Notre responsabilité d’élus locaux, notre responsabilité en tant que République des maires est d’appeler à plus d’Europe ! Une Europe qui protège, une Europe qui nous fait grandir, une Europe de libertés.
Nous, les maires, disposons de moyens d’action pour répondre au quotidien, répondre aux exigences de la proximité. Nous pouvons façonner les villes et accompagner nos habitants du réveil au coucher, de la culture aux sports, de l’école au travail, de la crèche à la maison de retraite.
Nous sommes le premier niveau de réponses aux attentes légitimes des Français. Mais tout cela est vain, sans suite, si le cadre national et européen est sans avenir. Notre action publique, locale, nationale sera réduite à néant si les démagogues du Frexit et du rejet de l’héritage européen d’après-guerre renforcent leur poids au Parlement européen.
L’Europe doit être une solution et non un problème. Elle doit porter les germes d’un avenir meilleur et ne pas être la source d’inquiétudes ou d’horizons anxieux. L’Europe est ce que nous voulons en faire. Plus de liberté, plus de progrès, plus de protection.
L’Europe, ce ne sont pas seulement les financements que nous affichons sur les panneaux de nos chantiers dans nos villes. L’Europe, c’est un espace de liberté conquis par nos parents et offert à nos enfants.
L’Europe, c’est un espace de progrès pour la santé, pour l’environnement, pour notre souveraineté alimentaire. L’Europe, c’est un immense terrain de jeux pour nos étudiants, nos apprentis, nos sportifs, nos artistes.
L’Europe, c’est la création des métiers de demain et la protection des talents d’hier. C’est l’innovation sans le dumping fiscal ou social.
L’Europe, ce sont des frontières et une politique de codéveloppement pour que les avenirs se construisent aussi à nos portes et sur les autres continents.
L’Europe, c’est une puissance qui protège face à la Chine et aux Etats-Unis.
Les difficultés rencontrées au quotidien dans nos villes trouvent toujours une part de leur réponse par l’Europe.
Les problématiques européennes connaissent souvent leur mise en œuvre dans nos communes : politique de recherche et d’innovation, soutien à l’agriculture y compris urbaine, politiques éducatives, politiques industrielles, régulation des dérives d’Internet. Villes et Europe, nos destins sont liés.
Aux discours de soumission, de démission, de défaitisme, de fatalisme, nous préférons le volontarisme, la détermination, l’engagement et l’optimiste. Pas un optimisme béat, mais un optimisme de combat pour une Europe qui protège et nous fait grandir. Cette Europe que nous appelons de nos vœux, c’est celle que défend le président de la République, au nom de la France, dans sa tribune. Face à ces enjeux décisifs, nous devons lui donner les moyens et l’influence pour faire prévaloir cette politique. Le 26 mai nous voterons pour la liste soutenue par le Président et le Premier ministre.
* Christophe Béchu est maire d’Angers. Autres signataires : Christophe Bouchet, maire de Tours, Olivier Carré, maire d’Orléans, Alain Chrétien, maire de Vesoul, Laurent Degallaix, maire de Valenciennes, François Goulard, président du conseil départemental du Morbihan, Laurent Hénart, maire de Nancy, Gérard Lebas, 1er adjoint de Châlons-en-Champagne, et Louis Vogel, maire de Melun.