Le 7 mai, je me suis entretenu avec Anne PAUGAM, directrice générale de l’Agence française de développement (AFD).
Après un tour d’horizon des principales activités de l’agence, j’ai échangé avec Mme PAUGAM sur le déliement de l’aide publique au développement (l’aide est dite « liée » lorsque son octroi est conditionné à l’achat, par le pays bénéficiaire, de biens ou services fournis par des entreprises du pays donateur).
L’AFD est un établissement public industriel et commercial (EPIC) chargé de mettre en œuvre la politique d’aide au développement définie par le Gouvernement. Elle intervient dans les pays du Sud et les Outre-mer. En tant qu’institution financière, elle est soumise aux règles prudentielles définies par le Comité de Bâle (ratio « grands risques », etc.). Pour mener à bien ses missions, elle se finance sur les marchés financiers (80% des fonds) et bénéficie d’un appui financier de l’État. Ses interventions prennent notamment la forme de prêts, de subventions (dons projets, contrats de désendettement et développement, soutien aux ONG, etc.), de garanties et de participations en fonds propres (activité gérée par la filiale Proparco).
En 2014, le montant des engagements financiers de l’AFD s’élevait à 8,1 milliards d’euros.
En Afrique, l’AFD agit notamment en faveur de la lutte contre la pauvreté, de la stabilisation et du développement du secteur économique privé. Ses financements y représentent 2,95 milliards d’euros (dons, aides budgétaires, contrats de désendettement et développement, prêts, garanties, prises de participation). L’objectif fixé en 2013 par le Président de la République est de consacrer 20 milliards d’euros au développement du continent africain entre 2014 et 2019.
En Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, l’AFD promeut une croissance verte et solidaire. Dans ces trois régions, son intervention repose essentiellement sur des prêts qui n’ont aucun impact budgétaire sur l’État français (1,2 milliard d’euros pour l’Amérique latine et les Caraïbes ; 1,2 milliard d’euros pour l’Asie).
Il est à noter qu'en 2014, plus de 50% des financements de l’AFD ont contribué à la lutte contre le changement climatique.
Promu par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le déliement de l’aide publique au développement permet de réduire le coût des projets et offre aux entreprises la possibilité d’obtenir des parts de marché. En France, la décision de délier l’aide a été prise en 2002 par Charles JOSSELIN, alors ministre délégué chargé de la coopération. Une partie de l’aide bilatérale française demeure liée. Elle est gérée par le ministère de l’économie et des finances via le Fonds d’étude et d’aide au secteur privé (FASEP) et la « réserve pays émergents » (RPE).
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le rapport 2014 de l'AFD en cliquant ici.