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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Lors de ses vœux aux Armées, hier à Brest, le Président de la République a salué l’engagement des 5100 soldats Français déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane.

Il a notamment souligné les avancées militaires effectuées depuis les renforts envoyés suite au G5 Sahel à Pau en janvier 2020, sans manquer de déplorer les pertes Françaises aux mains des djihadistes : « Les renforts temporaires que j’avais décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande difficulté des groupes terroristes qui se trouvent acculés, réduits à des procédés lâches qui ont atteint nos forces, mais qui, je le rappelle, frappent d’abord et surtout les civils, sans discrimination ». La Task Force Takuba, voulue par M. Macron, a également permis de renforcer le rôle européen joué au Sahel, en réunissant des forces estoniennes et tchèques aux côtés des forces françaises. Pour le président, c’est un « signe d’une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l’Europe ».

Ces progrès sur le front ont ainsi permis à Emmanuel Macron d’annoncer un allègement de la présence française au Sahel, avec, déjà, le retrait des 600 hommes envoyés en renfort, et éventuellement davantage, bien que le volume précis n’ait pas été précisé. Cela ne veut pas dire qu’il faut baisser la garde, car le Sahel ne doit pas devenir la base arrière d’Al-Qaida et de Daesh, qui viendraient ensuite frapper le territoire national. Le Président sera à N’Djamena (Tchad) en février auprès des pays du Sahel pour entériner le départ d’un certain nombre de soldats français et discuter des futurs objectifs de la coalition.

Dans le cadre du droit de regard que le Sénat exerce sur les opérations extérieures, j’ai par ailleurs hier pu interroger la ministre des armées, Florence Parly, lors de son audition à la commission des affaires étrangères. Je partage son observation que les difficultés de l’opération Barkhane sont notamment liées à l’absence de l’État dans la région, en plus des forces locales qui, malgré les accords d’Alger, sont loin d’être en mesure de remplacer l’armée française dans le combat contre les djihadistes. Comme je l’ai évoqué hier, lors de mon intervention, cette guerre n’est en aucun cas une guerre classique : les mouvements sont multiples, et ont tous des objectifs différents. La situation politique est tout aussi bloquée et complexe. Comment peut-elle se résoudre ? Il faudra sans doute négocier. Mais avec qui ? Comment ?

La vision exposée par Mme. Parly distingue, d’une part, les combattants embrigadés ou manipulés sous la bannière des groupes djihadistes internationaux, dont certains ont émis le souhait de pouvoir retrouver toute leur place dans la vie de leur pays, et d’autre part, les groupes terroristes se réclamant d’al-Qaida ou de Daesh voulant poursuivre le combat, imposer leurs lois aux populations sahéliennes, et qui aspirent à notre destruction. Avec ces derniers, le dialogue n’est pas possible. Elle a par ailleurs souligné la nécessité de la mise en œuvre des accords d’Alger, plus de 5 ans après leur signature. Je suis d’accord.

L’engagement de la France aux côtés des pays de l’Afrique de l’Ouest, et, plus largement, celui de Takuba avec la République Tchèque, l’Estonie et la Suède, est crucial pour la défense de l’Europe. À mon sens, si la complexité de la situation ne permet pas encore d’envisager un départ de la bande sahélienne, la réflexion doit toutefois dépasser le cadre de l’action militaire pour que nos objectifs soient atteints. L’attention portée au « comment s’en sortir » doit nécessairement passer par une compréhension accrue des velléités des différents acteurs de la région, encore floues et bien trop multiples.

Cliquez ici pour retrouver mon intervention lors de l’audition de Florence Parly en commission des affaires étrangères